"Je reçois cinquante messages d'insultes" : Giovanni Castaldi dénonce ceux qui le traitent de "pistonné"
"Je reçois cinquante messages d'insultes" : Giovanni Castaldi dénonce ceux qui le traitent de "pistonné"
INTERVIEW - À quelques heures du premier match des Bleus de l'Euro 2024, Télé-Loisirs s'est entretenu avec Giovanni Castaldi, chroniqueur sport de la chaîne L'Equipe. L'occasion d'en apprendre plus sur le journaliste, frère de Benjamin Castaldi.
C'est le jour J pour les Bleus qui vont disputer leur premier match de l'Euro 2024 à Düsseldorf en Allemagne. Ce lundi 17 juin à 21h00, les joueurs de l'Equipe de France affrontent l'Autriche, avant les Pays-Bas et la Pologne. Si la diffusion de la compétition est partagée entre TF1, M6 et beIN Sports, la chaîne L'Equipe se mobilise en proposant de nombreux directs avec des visages incontournables pour leurs fidèles téléspectateurs. Parmi eux, Giovanni Castaldi qui officie comme chroniqueur, et animateur en alternance de L'Equipe du soir, l'émission qui décrypte l'actualité sportive. Son analyse des Bleus dans la compétition, sa carrière au sein de la chaîne, la renommée de sa famille... Le journaliste s'est confié à Télé-Loisirs.
Giovanni Castaldi (L'Equipe) dévoile ses pronostics sur l'Euro 2024 : "Je ne mets pas l'Equipe de France en grand favori"
Télé-Loisirs
: Quelle est l'équipe favorite de cet Euro 2024 selon vous ?
Giovanni Castaldi :
Je dirai l'Angleterre même s'ils ont parfois un peu de mal dans les grandes compétitions. On l'a vu lors de la dernière Coupe du monde, où ils perdent en quart contre les Bleus, alors qu'à mon sens, ils sont un peu meilleurs. Ça fait longtemps que le sélectionneur est en place, c'est une équipe qui sait bien défendre, et qui a deux joueurs de classe mondiale avec Jude Bellingham et Harry Kane.
Quelles sont les chances de l'Équipe de France
dans cette compétition ?
Je ne mets pas l'Equipe de France en grand favori
parce que j'ai des incertitudes sur la défense. Je ne sais pas dans quelle mesure la drôle de saison qu'a vécu Kylian Mbappé avec le Paris Saint-Germain et son état de forme physique actuel, auront un impact sur les performances de l'équipe. Il a des douleurs au dos, une petite gêne au genou...
L'annonce de son transfert au Real Madrid l'a-t-il libéré avant le début de cette compétition ?On sent que ça lui a fait un bien fou. Mentalement, il sera à 2000%. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas senti aussi motivé. Il va certainement monter en puissance durant la compétition. Je l'ai déjà trouvé plutôt bien face au Luxembourg (match amical du 5 juin, ndlr) et cela reste un immense champion.
À partir de quel stade on peut considérer que les Bleus auront fait un bon tournoi ? Minimum les demi-finales. Le groupe a vraiment une détermination folle pour remporter un Euro après la finale en 2016 qu'ils ont perdu face au Portugal et le crash énorme contre les Suisses en 2021. Et c'est la dernière grande compétition d'Olivier Giroud qu'on surnomme "le papa" dans le groupe... Une page commence à se tourner dans l'équipe alors ils ont envie d'aller au bout.
Giovanni Castaldi sur son célèbre nom de famille : "J'avais vraiment le sentiment de ne pas être légitime"
Arrivez-vous facilement à basculer entre votre rôle de chroniqueur et d'animateur à la chaîne L'Equipe ?Ce n'est pas un problème, sachant que je ne suis pas titulaire à la présentation. Mon rôle principal reste d'être débatteur et chroniqueur. Pour moi, un chroniqueur est parfois plus important que le présentateur : il a une responsabilité parce qu'on porte une opinion, on ne peut pas dire tout et n'importe quoi. À côté de ça, je m'épanouis de plus en plus avec la casquette de présentateur : être au cœur des discussions et les réorienter avec mon regard à moi... C'est génial pour moi qui suit passionné de débat.
Aimeriez-vous davantage vous tourner vers la présentation ? J'aimerais en faire beaucoup plus même si je n'étais pas parti dans cette optique-là. Les premières années où j'ai commencé comme journaliste, je ne faisais pas d'antenne. On me l'a proposée, parce que des rédacteurs en chef ont estimé que je n'étais pas trop mauvais. (Il sourit)
Avez-vous eu l'impression de devoir davantage faire vos preuves en étant le fils de Jean-Pierre Castaldi et le frère de Benjamin Castaldi ? Le fait d'avoir un nom connu, ça doit faciliter certaines choses mais il y a aussi le revers de la médaille : les gens vous attendent plus au tournant. Au début, j'avais vraiment le sentiment de ne pas être légitime et que je devais trouver ma place. Mais je me mets à la place de n'importe quel autre journaliste. On voit le "fils de" arriver dans une rédaction, on se dit : "Il est là parce que son père, parce que son frère..." Donc je pense que le climat de défiance est logique au début. Je le prenais un peu à coeur au début mais plus maintenant.
Giovanni Castaldi donne des nouvelles d'Olivier Ménard après son agression : "Il est sous le choc mais il va bien"
Qu'en est-il aujourd'hui ? J'ai eu la chance de rencontrer des personnes extrêmement bienveillantes dans mon travail, mais sur les réseaux sociaux, certains me renvoient systématiquement à mon nom de famille. Ce qui m'agace profondément, c'est quand je reçois cinquante messages d'insulte en me traitant de "pistonné". On peut être critiqué mais je préférais qu'on me dise : "Tu ne comprends rien au foot, tu es nul" plutôt que me ramener à mon nom. Surtout que mon père et mon frère n'ont rien à voir avec le sport, ni le journalisme, j'ai mené ma carrière de mon côté.
Vous avez eu une pensée pour Olivier Ménard à l’antenne vendredi dernier suite à l'agression qu'il a subie. Comment va-t-il ? Avec Mémé, on est très proches, on s'appelle très souvent. Il a une place particulière dans ma vie professionnelle et dans ma vie personnelle. Il est encore sous choc et c'est normal. Mais il va bien, il est auprès de sa conjointe et de ses enfants. Il a hâte de reprendre l'antenne.
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