Corbière, Garrido, Simonnet… que reproche la direction de LFI à ses cadres non réinvestis ?
Alexis Corbière à l'Assemblée nationale en octobre 2020, positionné devant Jean-Luc Mélenchon. AFP/Christophe Archambault
À peine deux jours après l’accord, le Nouveau Front populaire aurait-il déjà du plomb dans l’aile ? Vendredi soir, la France insoumise a affiché ses divisions internes au grand jour en investissant le controversé Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, mais pas six autres candidats dont des cadres comme Alexis Corbière (Seine-Saint-Denis), Raquel Garrido (Seine-Saint-Denis) ou Danielle Simonet (Paris). De quoi provoquer l’incompréhension des personnes concernées et la colère des autres formations du Nouveau Front populaire.
Pour Alexis Corbière, interrogé ce samedi sur franceinfo, le seul « responsable est Jean-Luc Mélenchon », chef de file de La France insoumise (LFI). « Il a réglé ses comptes avec moi », assume-t-il. « Ce qu’il vient de se passer est irresponsable. »
Des divisions internes en cause
D’après Alexis Corbière, sa volonté d’une « ligne plus unitaire » portée en interne par les personnes non réinvesties est en cause. « C’est une purge des cinq députés (…) qui depuis des mois, en interne, dans le groupe France insoumise, n’arrêtons pas de dire d’arrêter cette stratégie sectaire vis-à-vis des partenaires, arrêtons de chercher à cliver pour cliver », a martelé sur RTL Danielle Simonnet.
Ces divisions internes se sont étalées au grand jour en décembre 2022. À ce moment-là, LFI se réunit pour décider de la nouvelle coordination du mouvement. Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, devient sans surprise le coordinateur national, mais aucun des historiques de LFI n’obtient de place. Parmi eux se trouvent Alexis Corbière, Raquel Garrido, mais aussi Éric Coquerel, Clémentine Autain ou François Ruffin. « Le repli et le verrouillage (des instances dirigeantes autour des plus proches de Jean-Luc Mélenchon, NDLR) ont été assumés de façon brutale », avait réagi à l’époque Clémentine Autain.
D’après plusieurs parlementaires d’alors, cette mise à l’écart visait à écarter de potentiels successeurs de Jean-Luc Mélenchon comme chef de file des Insoumis. D’où les accusations de manque de démocratie interne des personnes visées, qui avaient notamment tenu un meeting entre « frondeurs » - nom donné par la direction insoumise - en février 2023. Quelques mois plus tard, en mai 2023, nous révélions qu’Alexis Corbière et Clémentine Autain avaient tout bonnement refusé de siéger dans la nouvelle composition du bureau du groupe LFI à l’Assemblée nationale au vu des divisions.
Président du mouvement de François Ruffin Picardie Debout !, Guillaume Ancelet n’est également pas investi. Outre sa proximité avec François Ruffin, il avait notamment questionné la stratégie de LFI l’an dernier, comme le note Mediapart. De même que Frédéric Mathieu, qui y voit une conséquence de l’ « exigence démocratique au sein du mouvement », et Hendrik Davi qui assume être « opposé » à Jean-Luc Mélenchon.