La conférence pour la paix en Ukraine s'ouvre en Suisse
Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskiy, au centre, sort d'un hélicoptère Super Puma des forces aériennes suisses après son atterrissage à Obbuergen près du Buergenstock Resort, avant le sommet sur la paix en Ukraine, à Stansstad près de Lucerne, en Suisse, le 14 juin 2024. Alessandro Della Valle/Pool via REUTERS
par John Revill et Emma Farge
LUCERNE, Suisse (Reuters) - La conférence pour la paix en Ukraine, auquel participeront 90 Etats et organisations, s'ouvre samedi en Suisse, mais l'absence de puissants alliés de la Russie, comme la Chine, devrait limiter sa portée.
Après avoir dit qu'elle réfléchirait à sa participation, la Chine a finalement décliné l'invitation adressée en janvier par le président ukrainien Volodimir Zelensky à son homologue chinois Xi Jinping, invoquant l'absence de Russie à la conférence.
Les espoirs de parvenir à isoler Moscou ont été douchés par l'annonce de Pékin.
"Le sommet risque de montrer les limites de la diplomatie ukrainienne", a déclaré Richard Gowan, directeur Onu du cercle de réflexion International crisis group. "Il s'agit toutefois pour l'Ukraine d'une chance de rappeler au monde qu'elle défend les valeurs de la Charte des Nations unies."
Un hélicoptère Super Puma des forces aériennes suisses transportant le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskiy, atterrit à Obbuergen près du Buergenstock Resort, avant le sommet sur la paix en Ukraine, à Stansstad près de Lucerne, en Suisse, le 14 juin 2024. Alessandro Della Valle/Pool via REUTERS
Le président russe Vladimir Poutine a posé vendredi ses conditions à un cessez-le-feu avec l'Ukraine, notamment l'annexion formelle de quatre régions de l'Est et du Sud, des revendications aussitôt rejetées comme "absurdes" par les autorités de Kyiv.
La Suisse espère que le sommet ouvrira la voie à un futur processus de paix auquel participerait la Russie.
Les questions de la sécurité alimentaire, de la liberté de navigation et de la sécurité nucléaire devraient notamment être abordées lors de la conférence.
Des représentants européens ont toutefois concédé en privé que, sans le soutien des principaux alliés de Moscou, l'impact de la conférence serait limité.
"Que peut-il (Volodimir Zelensky) en attendre?", a déclaré Daniel Woker, un ancien ambassadeur de la Suisse. "Un nouveau petit pas en avant dans la solidarité internationale avec l'Ukraine, victime de l'agression russe."
(Dave Graham; version française Camille Raynaud)