Elections européennes : von der Leyen veut une majorité « pro-Europe, Ukraine et État de droit », ouverte à Meloni
Elections européennes : von der Leyen veut une majorité « pro-Europe, Ukraine et État de droit », ouverte à Meloni
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen compte sur une recomposition post-électorale des groupes politiques au Parlement européen pour forger une coalition « pro-Europe, pro-Ukraine et respectueuse de l’État de droit », a-t-elle déclaré jeudi lors d’un débat entre plusieurs candidats à son poste. À ce titre, elle a qualifié la Première ministre italienne Giorgia Meloni, pourtant liée à la droite extrême, de « pro-européenne » et confirmé sa disposition à lui faire une offre.
«Ã‚ J’ai très bien travaillé avec Giorgia Meloni au sein du Conseil européen, comme avec les autres chefs de gouvernement. C’est mon travail en tant que présidente de la Commission. Nous ferons une offre, nous verrons si elle est pro-européenne –, ce qu’elle est clairement ; anti-Poutine, et elle a été très claire là-dessus également, et en faveur de l’État de droit. Si cela est maintenu, je proposerai de travailler ensemble », a déclaré Ursula Von der Leyen. Elle avait déjàfait une ouverture en ce sens lors d’un précédent débat.
Un débat entre grands partis
Les candidats des grands partis de l’UE pour la tête de la Commission s’affrontaient ce jeudi lors d’un débat pré-électoral dans l’enceinte du Parlement européen, mais sans représentants de l’extrême droite. Les deux groupes ECR et ID contestent en effet le système dit des « têtes de listes » (Spitzenkandidaten) et n’ont donc pas soumis de candidats selon les règles de l’organisateur, l’Union européenne de radio-télévision (UER). Bien qu’absente, l’extrême droite, annoncée en hausse dans les sondages, a embarrassé certains candidats au débat.
«Ã‚ Ce n’est pas ce que j’ai dit, je veux être très claire », a corrigé Ursula von der Leyen, àla question d’une journaliste affirmant que l’Allemande, candidate àun deuxième mandat, se préparait donc àcoopérer avec l’ECR, le groupe du parti de Giorgia Meloni.
Travailler avec les groupes pro-européens
«Ã‚ Je parle de députés européens. Je veux voir comment ils se regroupent eux-mêmes, et puis on travaillera avec les groupes qui sont clairement – clairement ! – pro-européens, pro-Ukraine, contre Poutine et pro-Etat de droit », a précisé la candidate du PPE, première formation politique au Parlement européen, donné favori dans les sondages.
«Ã‚ On ne sait pas encore comment seront constitués les différents groupes, dès lors il faut opter pour des principes », a-t-elle ajouté, pressée par ses partenaires de la majorité actuelle – les socialistes du S&D et les libéraux de Renew – de clarifier son discours vis-à-vis de l’ECR.
Interrogée sur les politiques du gouvernement italien à l’encontre de la communauté LGTBQIA+, l’Allemande s’est contentée de dire que son approche était « totalement différente ».
Joute verbale
Le candidat de Renew Europe Now, l’Italien Sandro Gozi, a lui été attaqué par Terry Reintke (Allemagne, Verts européens) et Walter Baier (Autriche, Gauche européenne) sur l’accord de gouvernement scellé par le parti libéral néerlandais VVD avec le parti d’extrême droite de Geert Wilders, le PVV.
«Ã‚ C’est une grave erreur » de la part du VVD, a affirmé M. Gozi, qui annonce une décision de son parti pour le 10 juin, au lendemain des élections européennes. « Cela ne prendra pas des années, comme le PPE avec Orban », a-t-il affirmé. Le libéral fait aussi observer que le gouvernement néerlandais « n’est pas encore constitué ».
Le candidat du Parti socialiste européen, Nicolas Schmit (Luxembourg), a répété qu’il n’y avait pas d’arrangement possible avec l’extrême droite, et que l’ECR et ID n’étaient « pas des forces démocratiques ». Il a pointé du doigt le refus du PPE de signer, le 8 mai dernier, une déclaration de défense de la démocratie des chefs de groupes du Parlement européen. « Sur certains sujets, on a besoin de clarté et non d’ambiguïté ».
Mme Von der Leyen lui a signifié qu’elle ne collaborerait pas avec des partis comme le Rassemblement national (France), l’AfD (Allemagne) ou des partis « qui peuvent avoir des noms différents mais qui ont en commun de vouloir détruire l’UE. »