Législatives: "Je suis désespérée", des électeurs de gauche inquiets après le premier tour
Près de 8.000 personnes se sont rassemblées sur la place de la République à Paris ce dimanche soir, après l'annonce des scores du premier tour des élections législatives. Une manifestation contre le RN et avec l'espoir de faire triompher la gauche.
Environ 8.000 personnes se sont rassemblées place de la République, ce dimanche soir à Paris, pour dénoncer la montée du Rassemblement national et en soutien au Nouveau Front populaire.
L'air hagard, Clémentine observe la place de la République noire de monde. “Je suis désespérée, je pense que je ne vais pas m'en remettre", indique-t-elle. Car comme elle, des électeurs de gauche, sont venus "dire non" au RN qui est aux portes du pouvoir. Et pour lui barrer la route, Emmanuel Macron appelle à se rassembler.
“C'est tellement facile de dire qu'on va rassembler après avoir enfoncé le pays dans le chaos", déplore cependant Clémentine.
Laure, elle, y croit. Mais difficile de convaincre les électeurs de droite et du centre. “Il y a beaucoup de mal qui a été fait à la gauche pendant la campagne avec un président qui met sur le même pied d’égalité la gauche et l’extrême droite. Et du coup, je trouve ça assez perturbant pour les électeurs que d’un coup, on dise que ce sont des partis acceptables”, pointe-t-elle.
Des manifestants se réunissent après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives, place de la République à Paris, le 30 juin 2024.
Un "front républicain" réclamé par les responsables politiques
Sur la pancarte brandie par Elia et Arnaud. Des dates peintes en noir: 1936, 2002, 2017, 2022. “Ce sont les dates où l'extrême droite a failli être au pouvoir en France”, explique Arnaud.
“Toute ma vie, j'ai voté Macron, parce que je n'ai pas eu le choix, pour faire barrage au RN. Aujourd’hui, on appelle aussi les électeurs de Macron et les Républicains à faire ce que nous ont fait, c’est-à-dire rejoindre la gauche et voter contre le RN”, ajoute Elia.
Un discours relayé à la tribune par les responsables des partis du Nouveau Front populaire, dont notamment le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi le Premier secrétaire du Parti socialiste. Ils ont appelé à un "front républicain" face au RN.