Législatives : 214 candidats se sont désistés pour le second tour
Législatives : 214 candidats se sont désistés pour le second tour
Les dépôts des candidatures pour le second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet, sont désormais clos. Au total, 214 candidats qualifiés ont annoncé leur désistement mardi 2 juillet à 18 heures, date limite pour acter leur maintien ou leur retrait au scrutin, selon un décompte de l'Agence France-Presse. Majoritairement de gauche (127) ou du camp de la majorité présidentielle (81), ces candidats étaient pour la plupart arrivés troisièmes dans une circonscription où le Rassemblement national (RN) était arrivé en tête au premier tour.
Au total, seulement 107 triangulaires et 2 quadrangulaires subsistent au second tour, sur les 311 prévues à la sortie des urnes. Souvent sans enthousiasme, les retraits de candidats macronistes ou de gauche ont lieu dans l'écrasante majorité des circonscriptions où au moins trois candidats étaient qualifiés et où le parti lepéniste est en mesure de l'emporter. Cette man?uvre a pour but d'éviter une majorité absolue (289 députés) en faveur du RN.
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«Ã‚ Désistements ne signifie par ralliements », a répété le Premier ministre Gabriel Attal, en déplacement mardi 2 juillet en Eure-et-Loir, réaffirmant qu'il n'était pas question « d'une coalition, d'une alliance » avec La France insoumise (LFI). De son côté, le président du RN, Jordan Bardella, prêt àentrer àMatignon, a dénoncé des « alliances du déshonneur » et appelé les électeurs àlui accorder une majorité absolue « face àla menace existentielle pour la nation française » que représente, selon lui, le Nouveau Front populaire (NFP).
Gabriel Attal appelle à une « Assemblée plurielle » contre le RN
Dimanche 30 juin, lors du premier tour des élections législatives, le RN a obtenu plus de 10,6 millions de voix, soit 33,1 % des suffrages, un niveau historique ? hors second tour de la présidentielle de 2022. Dès le premier tour, le RN a fait élire 39 députés, à commencer par Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais. Le parti à la flamme, allié à Éric Ciotti, s'est qualifié dans 443 des 577 circonscriptions et est en tête dans 296 d'entre elles.
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Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'extrême droite pourrait gouverner la France. Et peu d'options s'offrent aux autres forces politiques pour l'en empêcher. Jordan Bardella a déjà fait savoir qu'il refuserait le poste de Premier ministre s'il ne disposait pas d'une majorité absolue, soit 289 députés. Mais, si le RN s'en approche, avec « par exemple 270 députés », Marine Le Pen a indiqué que son parti chercherait à attirer « des députés par exemple divers droite, divers gauche, LR qui ont exprimé par le passé une proximité avec » eux.
Si le parti à la flamme ne pouvait pas gouverner, les macronistes, une partie de la gauche et certains LR pourraient essayer de former une « grande coalition », courante dans les pays européens mais étrangère aux traditions politiques françaises. Gabriel Attal a ainsi souhaité que sorte des urnes une « Assemblée plurielle », le LR Xavier Bertrand évoquant de son côté un « gouvernement de sursaut national ». Mais Manuel Bompard a exclu que LFI participe à une telle coalition.