Marleix, Dumont... face à la vague RN, ces ténors LR qui prennent l'eau aux législatives
Olivier Marleix, président du groupe LR sortant à l'Assemblée, le 12 juin 2024 à Paris.
« À rebours de toute la tendance nationale, les habitants de la Haute-Loire ne se sont pas laissés dicter leur vote ». Vers 21 heures ce dimanche, depuis le Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez s’est réjoui de sa performance au soir du premier tour. Dans un contexte défavorable à sa famille politique, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes est arrivé en tête devant le candidat du Rassemblement national (RN) Alexandre Heuzey.
Si le potentiel prétendant de la droite pour 2027 sauve donc pour l'instant les meubles face à un parti de Jordan Bardella en très forte hausse dans sa circonscription, d’autres ténors des Républicains, non ralliés à Éric Ciotti, ont passé une soirée bien plus compliquée.
Marleix en souffrance
Parmi eux, Olivier Marleix se retrouve en difficulté face à l'importante poussée du RN dans son fief d’Eure-et-Loir. Le président sortant du groupe LR à l’Assemblée obtient 25,93 %, largement devancé par Olivier Dubois (38,32 %), le candidat RN. Pour le Nouveau Front Populaire, la socialiste Nadia Faveris engrange 25,59 %.
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Si conformément aux consignes du Parti socialiste, celle-ci devrait se retirer, le symbole est rude pour cet opposant virulent à Emmanuel Macron et son second tour s’annonce corsé. « Il faut rester optimiste mais la réalité s’annonce compliquée, mais pas impossible », glisse-t-on dans son entourage en vue du second tour.
Vague RN
Autre sortant en difficulté, Pierre-Henri Dumont est en ballottage défavorable dans la septième circonscription du Pas-de-Calais. Le secrétaire général adjoint des Républicains, figure de la jeune génération proche d’Aurélien Pradié, enregistre 33,75 % des voix. Certes, c’est un meilleur score qu’en 2022, lorsqu’il avait obtenu 27,29 % des suffrages mais... loin derrière le candidat du RN Marc de Fleurian qui du haut de ses 47,86 % bondit de plus de 15 points par rapport aux dernières législatives.
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Dans l’Orne, la députée LR Véronique Louwagie, qui se présentait cette fois sous une étiquette divers droite, est elle aussi devancée par le RN. La vice-présidente de la commission des finances sortante comptabilise 32,95 % des suffrages, contre 40,01 % pour Gérard Vienne, le prétendant du RN.
Genevard en baisse
Si elle arrive en tête dans sa circonscription du Doubs, Annie Genevard fait elle aussi face à la vague RN. La secrétaire générale des Républicains récolte seulement 35,2 % des voix, soit 7 points de moins qu’en 2022 (42,07 %), juste devant la candidate du Rassemblement national Florianne Jeandenand (33,73) qu’elle affrontera en duel au second tour. Plus loin, Matthieu Cassez (Nouveau Front Populaire) obtient 16,79 % pour le Nouveau Front Populaire et Lucas Boillot (Ensemble) 12,41 %.
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Dans la septième circonscription du Bas-Rhin, Patrick Hetzel (32,31 %) est lui aussi devancé par le candidat du RN Denis Kieffer (41,47 %). Le vice-président du groupe LR sortant était largement arrivé en tête au premier tour en 2022. De son côté, Aurélien Pradié accomplit une bonne performance avec 42,25 % dans la première circonscription du Lot, en légère baisse par rapport aux dernières législatives. Mais le RN, qui se qualifie pour une triangulaire, bondit dans son territoire avec 23,06 % des voix, contre 9,03% en 2022.
Déstabilisés par l’alliance d’Éric Ciotti avec le RN, les Républicains ressortent un peu plus cabossés de ce premier tour des législatives, même si selon l'AFP ils devraient sauver entre 30 et 50 sièges à l'Assemblée, sur les 61 dont ils disposaient. « Depuis le début, je pense que le RN va gagner à la fin, lâche un cadre. La vague RN n’est cependant pas si forte au premier tour donc ça peut s’inverser. »