« Le RN aux portes du pouvoir », « désastre » pour Emmanuel Macron : à la une de la presse ce matin
Plusieurs quotidiens ont choisi le même titre avec une photo de Jordan Bardella, ce lundi 1er juillet 2024.
Les éditorialistes, comme les électeurs, étrillent le président de la République, artisan d’une dissolution qui semble se retourner contre lui. Voici ce que disent les journaux, ce lundi 1er juillet, au lendemain du premier tour des législatives, qui a vu le Rassemblement national arriver nettement en tête.
«Â Le RN aux portes du pouvoir ». La Voix du Nord, La Montagne, La Charente Libre, Le Parisien, 20 Minutes, Presse-Océan, Le Maine Libre, Le Courrier de l’Ouest… Plusieurs journaux ont choisi le même titre, ce lundi 1er juillet 2024, au lendemain du premier tour des élections législatives marquées par le score du parti d’extrême droite allié à Éric Ciotti, en tête avec 33 % des suffrages. Jordan Bardella, qui se rêve en Premier ministre depuis des semaines, est en bonne place sur les photos de une.
La une de « Libération » du lundi 1er juillet 2024.
Élections législatives : suivez notre direct du lundi 1er juillet 2024
Avec une dissolution surprise annoncée juste après les européennes, Emmanuel Macron « a fait un pari. Il l’a perdu. Pire, c’est un désastre pour son camp », relève dans La Voix du Nord Stéphanie Zorn.
«Â Lorsque les historiens se pencheront sur la dissolution, ils n’auront qu’un mot : désastre ! On ne saurait l’imaginer plus complet », renchérit Alexis Brézet dans Le Figaro. « La France se retrouve placée devant la double perspective de l’aventure politique ou du blocage institutionnel : les deux facettes d’une crise de régime. Merci, Macron ! ».
La une des « Échos » du lundi 1er juillet 2024.
«Ã‚ Emmanuel Macron a perdu son pari »
La une du « Figaro » du lundi 1er juillet 2024.
Même constat pour Stéphane Vergeade dans La Montagne : « Il est entendu qu’Emmanuel Macron a perdu son pari, lancé dans la solitude d’un dimanche soir dont les ressorts restent incompris, pour longtemps ».
«Â À sa prétention d’incarner la seule alternative au chaos, écrit Dov Alfon, dans Libération, les Français ont répondu en le tenant responsable de ce chaos ; à sa supplique d’une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde, ils lui ont infligé un supplice supplémentaire d’isolement ».
«Â La clarification était largement souhaitée au fil des débats. Clarification il y a eu, et pas qu’un peu. La France se réveille avec le face-à -face inédit des deux extrêmes », estime dans le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet.
Les résultats des élections législatives 2024
«Ã‚ La fin du macronisme »
Dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, Pascal Coquis y voit même « la fin du macronisme ». « Que le parti au pouvoir paie le prix fort de cet aventurisme électoral relève donc d’une implacable logique politique et mathématique que seul l’aveuglement d’un chef de l’État tout à son obsession de lui-même aura occultée », tranche-t-il.
La une de « Ouest-France » du lundi 1er juillet 2024.
C’est effectivement « la fin d’une ère », titre à la une Les Échos. Mais s’ouvre maintenant une semaine décisive de tractations politiques. « Après le choc, faire bloc », titre Libération à la une, soulignant que « seul un barrage républicain pourra éviter le pire ». L’Humanité appelle de son côté à « faire front ».
«Ã‚ Choisir entre le pire et le moins pire »
Le 7 juillet, « il s’agit de choisir entre le pire et le moins pire, il s’agit en se rendant aux urnes de garder à l’esprit ce que l’histoire nous enseigne sur l’extrême droite et sur les dégâts qu’elle cause là où elle s’installe », souligne dans Midi Libre, Olivier Biscaye.
«Â Cette réalité-là n’est pas anecdotique, elle devrait à tout le moins générer un sursaut d’unité et de hauteur de vue, un sursaut de cohérence et d’exemplarité », poursuit-il.
Mais pour Alexis Brézet dans Le Figaro, « entre Bardella et Mélenchon, qui, en conscience, voudra mettre un signe d’égalité ? ». « Le programme du RN est certes à bien des égards inquiétant, mais en face : antisémitisme, islamo-gauchisme, haine de classe, hystérie fiscale… », affirme-t-il.
«Ã‚ La semaine la plus longue »
«Â La France est arrivée à un point de bascule », écrit pour sa part Stéphane Vergeade dans La Montagne et « la semaine qui arrive ne ressemble à aucune autre. Et nous place face à nous-mêmes. Le moment impose des choix et des mots clairs ».
«Â La semaine la plus longue commence », titre Ouest-France en rappelant que le nombre final de triangulaires sera la clé du scrutin.
«Â De ce désordre peut encore émerger une majorité à la hauteur des valeurs de la République », veut croire Séverin Husson dans La Croix.
Mais Emmanuel Macron « a précipité la France dans un tourbillon infernal » et il n’est « pas sûr que les alliances, les coalitions ou un hypothétique arc républicain parviennent à contrer le tsunami bleu marine porté par 11,5 millions d’électeurs », met en garde Carole Lardot dans L’Union.