Diables rouges : le onze se dessine mais pour quel plan de jeu ?
Orel Mangala est pressenti pour être titulaire contre la France en huitièmes de finale de l’Euro.
Si la qualité de la performance collective n’a pas été souvent au rendez-vous lors des trois premiers matchs des Diables rouges, Domenico Tedesco a peu de doute sur la majorité des garçons qui entameront le match contre la France lundi (18h). Il reste deux positions où des doutes subsistent : qui se sera choisi entre Tielemans et Mangala aux côtés d’Onana et quelqu’un peut-il empêcher Lukebakio d’être titulaire sur le flanc droit ? Mais la plus grande question concerne les deux sélections : qui prendra le match à son compte ?
1 Entre Français et Belges, qui voudra le ballon ?
Tant Didier Deschamps que Domenico Tedesco craignent une particularité commune de leur adversaire : la vitesse dans les transitions. Avec des profils comme Mbappé, Dembélé et Griezmann, la France a forcément des arguments à faire valoir pour profiter pleinement des espaces. Contexte similaire avec Lukaku, Doku, De Bruyne, Lukebakio ou encore Bakayoko.
Voilà donc peut-être la plus grande interrogation de cette rencontre programmée lundi : quelle nation prendra-t-elle le jeu à son compte tant que le marquoir affichera 0-0 ? Bien malin qui peut le prédire. « Il y a toujours cette touche « Deschamps » dans cette équipe », rappelait Thomas Meunier jeudi. « La France a toujours su gérer et contrôler ses matchs. Ils ont un système bien rodé. »
Sans que ce soit péjoratif, tout n’est plus aussi clair dans les intentions belges. Du temps de Roberto Martinez et son immuable 3-4-2-1, le plan était immuable. Avec Domenico Tedesco, si la Belgique prend le jeu à son compte face aux nations plus modestes, quelques affrontements au cours des quinze derniers mois ont marqué une fameuse différence.
Que ce soit en Allemagne en mars 2023, en Autriche en octobre 2023 ou en Angleterre en mars 2024, les Diables ont volontairement laissé le cuir à leur opposant pour mieux exploiter les espaces. Avec une certaine réussite offensive – huit buts dans ces trois rencontres dont quatre en transition – mais également beaucoup de mal à ne pas concéder des occasions nettes en jouant volontairement bas.
2 Neuf positions sans aucun doute ou presque
Si Dodi Lukebakio n’avait pas pris de deuxième carte jaune contre la Roumanie, Domenico Tedesco aurait plus que probablement reconduit le même onze de base face à l’Ukraine. Parce qu’il y a de nombreuses positions où, sans un problème physique de dernière minute, le coach national sait déjà qui il choisira.
Dans le secteur défensif, Casteels sera épaulé par un quatuor sans surprise composé de Castagne, Faes, Vertonghen et Theate. Juste devant eux, on retrouvera Onana avec pour mission de combler les brèches et de récupérer le cuir pour rapidement le transmettre à Kevin De Bruyne, capitaine des troupes belges. Sur le flanc gauche, même s’il n’est pas toujours concret, Tedesco ne se privera pas des dribbles et de la vitesse de Doku. Et encore moins du meilleur buteur de l’histoire de la sélection : Romelu Lukaku.
Si Lukaku n’avait pas son statut, son envergure et son historique avec le maillot de la nation, le débat serait ouvert depuis longtemps entre lui et Loïs Openda. Qui plus est après trois matchs où « Big Rom » a connu maladresse et malchance lors des deux premiers matchs et « jour sans » face à l’Ukraine. Mais quand on voit que l’attaquant de Leipzig n’a suppléé son homologue qu’à la 90e contre l’Ukraine, on comprend le fossé qu’il existe entre les deux dans l’esprit de Tedesco.
3 Entre Tielemans et Mangala, avantage au second
17 minutes. C’est le temps que Youri Tielemans et Orel Mangala ont passé ensemble sur le terrain au cours des trois rencontres de la phase de groupes. C’était contre la Slovaquie entre la montée au jeu du pensionnaire d’Aston Villa (57e) et la sortie de celui de Lyon (74e). Une exception qui confirme la règle à l’Euro : Tedesco choisit l’un ou l’autre pour évoluer aux côtés d’Onana. Mangala a eu les faveurs de son coach face à la Slovaquie mais il a été relégué sur le banc au coup d’envoi par Tielemans lors des deux suivants. Quid face à la France ?
Le sélectionneur national ayant privilégié un jeu plus attentiste face à des nations de pointe, Orel Mangala part avec une longueur d’avance sur l’ancien joueur de Monaco. Pour son plus grand impact dans les duels et sa capacité à garder le ballon face au pressing adverse. Aux dépens d’un jeu vertical moins inné vers De Bruyne et les éléments offensifs que son coéquipier.
4 Lukebakio en grand favori pour être ailier droit
Dodi Lukebakio avait grandement contribué à la bonne première période des Diables contre la Roumanie. Sans doute la meilleure des Belges sur le sol allemand en ce mois de juin. Suspendu contre l’Ukraine, le joueur du FC Séville aurait été reconduit s’il n’avait pas pris la jaune de trop. Autant d’éléments – auxquels on peut ajouter une très bonne entente avec Castagne – qui penchent en la faveur de sa titularisation face aux ouailles de Didier Deschamps.
D’autant que les concurrents n’ont soit pas plaidé leur cause, soit n’ont pas été pris totalement en considération par Tedesco. Titulaire à deux reprises lors des matchs 1 et 3, Leandro Trossard a cochonné son Euro avec des performances inversement proportionnelles à son ego.
Johan Bakayoko, lui, a dû se contenter de deux montées au jeu face à la Slovaquie et l’Ukraine alors qu’on pouvait s’attendre à ce que le coach national lui donne une vraie chance lors du dernier match. Quant à Charles De Ketelaere, il fait partie des six éléments (NDLR : sans compter Witsel et Meunier qui n’ont jamais été déclarés « fit » jusqu’à présent) avec Sels, Kaminski, De Cuyper, Vermeeren et Vranckx à ne pas avoir eu la moindre minute dans ce tournoi.