Charles III ciblé par des manifestations anti-monarchiques lors du «Trooping The Colour» (photos)
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Tout avait pourtant commencé dans une ambiance plutôt bon enfant le long du Mall, la longue artère au bitume ocre qui mène au palais royal dans le centre de Londres. Sur le trajet de la parade de «Trooping The Colour», qui marque chaque année en juin l’anniversaire du roi — né le 14 novembre — quelques dizaines de militants de Republic sont postés avec leurs drapeaux jaunes «Not My King» («Pas mon roi»).
«La monarchie est antidémocratique, corrompue dans la mesure où ils utilisent des responsabilités publiques à leur profit, dépensent des millions de livres de notre argent pour leur train de vie, exigent le secret, interfèrent dans la politique», accuse Graham Smith, directeur général de Republic.
Bien qu’existant de longue date, le mouvement qui revendique 140.000 soutiens et 10.000 membres qui cotisent n’a réellement «décollé» que depuis le début du règne de Charles III il y a un peu plus d’un an et demi.
« Un mouvement en croissance »
Si les manifestations ne rassemblent que quelques dizaines de personnes, Graham Smith souligne que «c’est le mouvement et la croissance qui sont importants». Les Britanniques restent majoritairement attachés à la monarchie, même si les jeunes sont nettement plus partagés.
Sur l’échiquier politique britannique, l’anti-monarchisme est quasi inexistant, mais Graham Smith entend militer pour un référendum. A quelle échéance ? «C’est très difficile à dire, mais je crois que l’élan est de notre côté», veut-il croire.
Après l’annonce des cancers dont sont atteints Charles et Kate, qui faisait samedi sa première apparition publique de l’année, la famille royale a connu un mouvement de sympathie. «Je leur souhaite le meilleur», «c’est très bien qu’ils se portent apparemment mieux», dit-il, «mais ça ne change pas le fait qu’ils ne devraient pas être là où ils sont, en train de faire ce qu’ils font».
Une riposte
A côté des drapeaux jaunes de Republic, un bosquet d’Union Jack, tenus par «The Royalists», groupe monarchiste venu donner la réplique, dans une ambiance veste en tweed et Barbour.
Son président James Evans juge «impertinent» que le rassemblement de anti-monarchistes ait lieu si peu de temps après l’annonce du cancer du roi en début d’année. «J’espère que le roi nous verra aujourd’hui», lance-t-il, «et qu’il nous verra plus qu’eux». Les deux groupes donnent de la voix, cherchant à masquer les slogans de l’autre.
Quand passe le défilé, les cavaliers des chevaux rendus agités par les huées des manifestants anti-monarchie laissent parfois échapper un regard noir. Depuis son carrosse, Charles regarde ces gens dont les pancartes proclament qu’il n’est pas leur roi, mais les salue de la main comme tous les autres.
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