François Hollande candidat du Nouveau Front Populaire: "Une faute politique et morale", selon Manuel Valls

Manuel Valls a fustigé ce samedi sur RMC une "aberration, une faute politique et morale" de la part de François Hollande concernant sa candidature aux législatives sous la bannière du Nouveau Front Populaire.

C'est un ancien Premier ministre qui a la dent dure contre son ancien Président. Après l'annonce de la candidature de François Hollande en Corrèze, sous la bannière du Nouveau Front Populaire, Manuel Valls a fustigé ce samedi sur RMC dans la Matinale Week-end une" faute politique et morale".

Premier ministre entre 2014 et 2016 sous François Hollande, Manuel Valls a estimé qu'un "ancien président ne devrait pas faire cela". "Le programme" du Nouveau Front Populaire "représenterait un choc fiscal sur la classe moyenne et les entreprises, il est inapplicable. François Hollande le sait et c'est ce que je lui reproche."

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Mais au-delà du programme économique et social du Nouveau Front Populaire, c'est surtout la composition de la coalition de gauche qui indigne l'ancien Premier ministre. Fort de l'alliance des quatre partis dominants de la gauche, PS, PCF, EELV et LFI, le Nouveau Front Populaire affiche également du soutien du NPA, dont son porte-parole Philippe Poutou a été investi dans une circonscription dévolue à LFI, dans l'Aude.

Manuel Valls sur les antenens de RMC et BFMTv, le 6 novemnre 2023

Parallèlement, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé sous Elisabeth Borne et qui avait démissioné en décembre dernier à cause de la loi immigration, est également candidat du Nouveau Front Populaire dans les Yvelines.

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Manuel Valls ne veut pas choisir entre le NFP et le RN

"François Hollande se retrouve avec des candidats qui ont toujours combattu ce qu'il est [...] mais aussi avec des gens dangereux pour la République. Comment combattre le RN avec des gens qui tiennent des discours de haine envers les Juifs", s'est-il interrogé, faisant écho aux accusations récurrentes d'antisémitisme dans les rangs de La France Insoumise. L'ancien Premier ministre a également critiqué la réaction de Philippe Poutou lors des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre.

Si Manuel Valls dit "comprendre l'aspiration et le rassemblement de la gauche", il considère qu'il y a "beaucoup d'orphelins", ciblant les "électeurs de Raphaël Glucksmann". L'ancien Premier ministre appelle à "tout faire pour ne pas avoir à choisir" entre le Rassemblement national et le Nouveau Front Populaire. "Je ne veux pas subir cette logique-là" a-t-il ajouté, prônant un "bloc central".

Le PS prend acte de la candidature de François Hollande

Ce retour politique surprise de François Hollande, détesté par une partie de la gauche radicale, a été "acté" par le parti socialiste, qui lui accorde l'investiture, se rangeant au choix de la fédération socialiste de Corrèze.

La direction du PS, avec qui François Hollande entretient des relations glaciales, prend en compte le fait que l'ancien chef d'Etat a expliqué jeudi qu'il "se reconnaissait dans la démarche et le projet du Nouveau Front populaire", a précisé à l'AFP le président de la commission électorale du PS, Pierre Jouvet