France: la Bourse de Paris a connu sa pire semaine depuis 2022
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris, le 20 décembre 2022.
En France, la bourse est ébranlée par les incertitudes politiques depuis la déroute d'Emmanuel Macron aux européennes. Le CAC 40 a connu sa pire semaine en deux ans. Il a chuté de 6,23% depuis lundi.
L'indice phare de la Bourse de Paris n'avait pas connu une chute pareille depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février 2022. Le CAC 40 a perdu tous les gains accumulés depuis le 1er janvier 2024 et est même en repli de 0,53% sur cette période. L'indice français est le seul en Europe à se trouver en terrain négatif sur sa performance depuis le début de l'année. En comparaison, la Bourse de Milan et celle de Francfort ont gagné plus de 7%, tandis que Londres a pris plus de 5%.
Les marchés financiers détestent l'incertitude et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est très forte depuis la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron, avec la perspective d'une victoire du Rassemblement national.
Vendredi, la présentation du programme de rupture du Nouveau Front populaire a accentué le repli, de 2,66 % au dernier jour de cotation à 7 503,27 points. Selon les analystes boursiers, le marché d'actions craint le volet fiscal, le retour de l'impôt sur la fortune prôné par l'alliance de gauche, tandis que le marché des obligations, la dette française, subit le volet budgétaire des programmes du Nouveau Front populaire, comme du RN.
L'écart entre les taux d'intérêt des obligations françaises et allemandes à dix ans s'est ainsi creusé à 82 points de base, ce qui a en retour contribué à la baisse du marché d'actions. Selon Bloomberg, l'amplification de cet écart sur la semaine est à ce stade-là plus importante depuis 2011, au moment de la crise des dettes des États de la zone euro.
Le secteur automobile touché par la question des véhicules électriques chinois
Le secteur automobile européen a de nouveau baissé vendredi, souffrant toujours de la volonté de la Commission européenne d'imposer à partir du 4 juillet jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l'UE, dans un contexte où Pékin est accusé d'avoir favorisé illégalement les constructeurs chinois. Le titre de Renault a baissé de 3%, à 48,14 euros. Sur la semaine, la valeur de cette action a perdu 6,01%. Stellantis a chuté de 4,39%, à 18,81 euros, et voit son bilan hebdomadaire fondre de 6,83%.
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