"Pour les hommes de valeur": ce site de rencontre veut permettre aux militaires de trouver leur femme
Pour mettre en relation des femmes avec des gendarmes, policiers et militaires, un site vient d'être lancé avec en ligne de mire, plus de sécurité.
Après les sites de rencontre dédiés aux croyants, aux infidèles ou simplement aux amis, le marché accueille un nouvel acteur: La Femme de ton chef. Une plateforme qui a pour objectif de "renverser les codes" tout en étant "conçue pour les militaires et les hommes de valeur."
Un militaire (Photo d'illustration)
Des rencontres avec "des hommes de valeur"
"Tout est parti d'un abonné qui m'a contacté et qui m'a fait part de ses contraintes, qui m'a demandé sur le ton de l'humour si je pouvais lui trouver quelqu'un," confie la fondatrice et instagrameuse Clémence Henri à Tech&Co. "Je n'y croyais pas trop, je faisais ça manuellement au début, et j'ai vu qu'il y avait une demande."
Elle-même mariée avec un officier de l'armée de Terre, l'idée lui est venue de concevoir une plateforme pour les célibataires permettant à "des hommes fiables" de "construire une relation durable et stable."
"Ça s'est professionnalisé un peu malgré moi", explique-t-elle, mais avec son bagout, elle réussit à convaincre des hommes évoluant dans un milieu réputé pudique de franchir le pas: "Il n'y a pas de photos et que c'est anonyme, mais je sais qui sont les hommes que je présente, ce qui fait qu'ils sont beaucoup plus sincères."
"Valoriser la personnalité des militaires"
Concrètement, le site permet de mettre en relation des femmes - et exclusivement des femmes, selon le communiqué - avec des militaires, des gendarmes et des policiers de sexe masculin - exclusivement aussi.
Par rapport à un site de rencontre traditionnel, les profils de La Femme de ton chef sont tous "sélectionnés rigoureusement" par sa fondatrice.
"Je vais publier leur présentation [moyennant 89 euros, ndlr] qui sera lue par des femmes qui veulent aussi construire une vie à deux, épanouissante et heureuse." Pour contacter un "homme de valeur", les femmes doivent néanmoins payer 4,99 euros par profil avec également quelques limitations. Le lien de paiement n'est cependant envoyé que le jour de la présentation "car c'est déjà arrivé qu'ils trouvent entre temps."
Contrairement à Tinder et consorts, il est question de "valoriser la personnalité des militaires", pas de "swiper". De fait, on ne peut contacter que deux à trois hommes par semaine, le mardi, le vendredi, et le dimanche.
La plateforme invite d'ailleurs les prétendantes à écrire "de vraies présentations" et à "se livrer sincèrement", comme le font les hommes écrivant à Clémence, comme ce réserviste de 31 ans: "De nature tranquille, farceur, je relativise énormément. En termes de passion, j'aime le cinéma, les randonnées, les visites et sorties culturelles, le théâtre, l'aéronautique, l'histoire, voyager en France ou à l'étranger un week-end ou une à deux semaines. J'apprécie aussi les jeux, la lecture," écrit ce grand gaillard anonyme d'1m83 avec une "légère myopie".
Pour découvrir les hommes disponibles, il faut aller sur le site, sélectionner "le profil" de l'homme que l'on veut contacter en s'aidant d'une description - puisqu'il n'y a pas de photos. Mais promis: "les profils sont triés sur le volet" évitant donc, selon sa créatrice, "les mauvaises surprises."
Les femmes, elles, ne voient pas leur profil vérifié contrairement aux militaires mis en avant sur le site, mais la somme modique demandée permet de faire un tri: "Je voulais me mettre du côté des hommes qui galèrent à trouver quelqu'un."
Pour Clémence, le succès de sa formule se joue aussi grâce à son compte Instagram où elle raconte sa vie de "femme de militaire": "Tout n'est pas toujours rose et il y a des contraintes, c'est aussi ça que je veux faire comprendre," explique-t-elle, "je ne suis pas la meilleure vendeuse, mais c'est peut-être cette sincérité qui fait que ça marche."
Une fondatrice "sincère"
Interrogée sur le manque de représentativité des personnes LGBTQ+, elle confirme que "pour l'instant", La Femme de ton chef n'est disponible que pour une configuration hétérosexualisée, mais que ce n'est pas gravé dans le marbre: "Comme je le fais à la main, je ne veux traiter que des sujets que je connais, mais j'ai reçu de demandes de femmes militaires qui veulent être présentées ou des hommes qui veulent rencontrer d'autres hommes."
Même chose lorsqu'on s'étonne du choix des mots utilisés par Clémence, notamment l'expression "homme de valeur", qui pourrait être connoté. Elle assure qu'il n'est pas question d'ériger l'armée à un statut politique particulier, mais plutôt de mettre en avant "la rigueur" que ses membres peuvent avoir: "Ça donne un certain cadre."
Le concept semble en tout cas fonctionner, puisque des couples qu'elle a fait se rencontrer il y a quelques mois viennent de se marier. "Aujourd'hui, on vient me chercher," révèle Clémence, qui espère pouvoir davantage professionnaliser son activité, "j'ai entre neuf et douze hommes par mois, et ce n'est pas pour me faire de l'argent, c'est parce que ça fonctionne !"
"Je ne suis pas une agence matrimoniale, et je ne promets pas une rencontre aux hommes qui m'envoient leur profil", explique-t-elle, qui les voit arriver "grâce au bouche à oreille."
A l'heure où les faux comptes se multiplient sur les applications de rencontre, ce concept "à l'ancienne" de mise en relation pourrait faire des émules.