Natation (championnats de France): avant les JO, Marchand veut franchir "étape par étape"

Quel est votre état d’esprit?

Je me sens bien physiquement et mentalement. J’arrive des US donc il a fallu s’adapter aux voyages dans les derniers mois. Il s’est passé pas mal de choses, tout est allé très vite. Tout de suite, on a les championnats de France. J’ai hâte.

Quel est votre programme de la semaine?

200m 4 nages, 400m 4 nages, 200m papillon et 200m brasse. L’année dernière aux championnats de France, j’ai fait trop d’épreuves. J’ai perdu trop d’énergie. Je vais essayer de mieux gérer cette année et de pouvoir revenir plus vite à l’entraînement après les championnats de France. Je me concentre sur mes courses que je vais faire aux Jeux.

Léon Marchand à San Antonio le 12 avril 2024

Quels sont vos objectifs?

J’ai envie de me qualifier pour les Jeux. La suite, c’est d’avoir des temps qui me permettent d’être bien placé à Paris au niveau des lignes et avoir une meilleure vision en série. Mais aussi essayer de faire des bons temps parce que je ne suis pas encore placé mondialement.

Est-ce que votre préparation est optimale?

Il y a eu pas mal d'adaptations. Je sais faire. On n’a pas mal vadrouillé. J’ai fait San Antonio, Austin, Colorado, Irvine, Toulouse. Mais c’est passé très vite et je me suis bien entraîné. j’ai fait plein de piscines différentes mais au final, ce sont les mêmes mesures. Je me suis entraîné comme je pouvais à chaque fois, matin et soir. Pas grand-chose n'a changé. C’est un challenge mais c’est ce que j’aime.

Est-ce que vous sentez un emballement médiatique?

Il y a plus de caméras que l’année dernière. Oui je le sens. Je viens de rentrer, mais je n’ai pas encore ressenti tout ça quand j’étais à Toulouse, j’étais dans mon cocon familial. Je vais voir ce qu’il va se passer cette semaine.

A quoi est-ce que vous vous attendez en termes d’effervescence à Chartres ?

C’est rare que les Français s’intéressent autant au sport, surtout à la natation. Je vais faire mon mieux possible dans l’eau. J’espère que les gradins seront remplis.

Après Rennes, quelles leçons avez-vous tirées?

Je n’ai pas eu ce souci parce que j’étais aux USA. On me reconnaît mais moins important qu’ici. Je ne me suis pas préparé concrètement. Je dois être plus naturel avec ça, que je fasse ce que j’ai envie de faire au jour le jour. C’est que du kiff !

Que change pour vous l’absence de Bob Bowman ?

On a décidé que je pouvais me débrouiller tout seul. Il arrive très bientôt en France pour la préparation aux Jeux. Je suis bien avec Nicolas et on a très bien marché dans tout ce qu’on fait.

Quels souvenirs gardez-vous de Chartres ?

J’ai fait les qualifications pour Tokyo ici il y a trois ans. C’était une grosse compétition pour moi ici il y a trois ans. C’est bizarre de revenir ici, c’est une vraie différence.

Est-ce que les JO de Paris sont déjà dans votre tête ?

J’essaie de faire étape par étape. Depuis que je suis en France, je pense de plus en plus aux Jeux, avec la pression, les médias et les gens qui m’en parlent aussi. Cette année, j’ai franchi plein d’étapes, ce qui m’a permis d’être focus sur les deux semaines qui arrivent et pas les trois mois. J’essaie de faire pareil. J’ai une semaine assez intense avec des temps que j’ai envie de faire en tête. On verra pour la suite.

Est-ce que participer à cette compétition est le moment mentalement?

Forcément, parce qu’on parle de temps ici. Quand on se motive avec un temps, ça ne marche pas très bien dans notre nage, notre rythme, notre relaxation. Je préfère arriver en mode prendre du plaisir que penser au temps. On a des temps à faire, c’est pour ça qu’on est plus stressé.

Comment vas-tu aborder la journée de mercredi? (séries et finales du 200 papillon et brasse)

Je remercie la Fédération française. Ils ont fait le même programme qu’aux Jeux, donc c’est un test. J’ai une heure entre les deux. Je vais essayer de gérer le matin et de faire les temps le soir. Le 200m papillon, il n’y a pas de soucis. Le 200m brasse, on va voir comment je me sens physiquement et mentalement. Ça devrait aller mais je vais pouvoir m’évaluer. Je me laisse le temps pour choisir si je fais les deux ou une seule course. Je vais me laisser le temps mais c’est un bon indicatif. Je me suis très bien entraîné dans les deux. Des fois je me sens mieux en brasse, des fois en papillon, donc je me dis que je peux laisser tomber l’un des deux. La semaine d’après, c’est le contraire. Je prendrai la décision au dernier moment. Même si je me suis très bien entrainé pour les championnats de France, le faire à Paris, ce sera différent.

Est-ce que vous avez envie de montrer votre niveau ?

Non. Je n’ai pas besoin de ça. Je ne joue pas sur ça. J’essaie de mieux me placer dans les lignes. Quand je suis à la ligne d’eau numéro 4, j’arrive à contrôler la course, c’est plus facile. Je peux avoir cet avantage cette année, je vais essayer de le prendre.

Allez-vous participer à la cérémonie d’ouverture ?

Non, je n’y participerai pas. C’est la veille du 400m 4 nages, il faut que je garde les jambes fraîches. À Tokyo, je me rappelle de l’arrivée au village. Rencontrer tous les athlètes, c’était top. J’ai hâte de voir ça à Paris.