Crise à LFI : « extrêmement choquée » par la « purge » des investitures, Marine Tondelier convoque les instances d’EELV
« Je ne vois pas pourquoi on ne soutiendrait pas des candidats qui sont des sortants », a plaidé la cheffe de file d'EELV, Marine Tondelier. LP/Olivier Corsan
Quelques heures après l’annonce d’un accord de « rupture » à gauche, avec le lancement officiel du Nouveau Front populaire, l’unité affichée est déjà mise à l’épreuve. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a convoqué les instances de son parti au sujet de la « purge » au sein de LFI, où plusieurs députés sortants, critiques de Jean-Luc Mélenchon, n’ont pas été investis pour les législatives, contrairement à Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. Une « erreur », selon elle, qui la laisse « extrêmement choquée ».
Ce choix est « tellement une erreur que je pense que ça n’ira pas jusqu’au bout », a estimé la numéro 1 d’EELV sur France 2, fustigeant une décision « assez ridicule au vu des enjeux qui sont les nôtres, on aura peut-être un Premier ministre d‘extrême droite dans trois semaines ». « J’ai convoqué les instances d’EELV ce matin pour voir quelles suites donner à cela », a aussi déclaré Marine Tondelier, qui doit aussi s’entretenir avec les responsables socialiste Olivier Faure et communiste Fabien Roussel.
« Ce n’est pas comme cela que l’on fait en politique »
La patronne des Écologistes souhaite que le Nouveau Front populaire soutienne, malgré tout, les candidats évincés par LFI, qui incarnent des voix discordantes au sein du parti. « Je ne vois pas pourquoi on ne soutiendrait pas des candidats qui sont des sortants », a-t-elle plaidé, rappelant que « lorsque l’on a discuté avec tout le monde, il a toujours été clair que tous les députés sortants seraient soutenus par le Front populaire, hormis des cas très précis, parce qu’il aurait eu des VSS (violences sexuelles et sexistes) ou des affaires judiciaires ».
«Ã‚ La France insoumise fait l’inverse. (…) Ce n’est pas possible », a-t-elle cinglé, exhortant plutôt LFI « au sérieux, àla décence et àl’intelligence ». Adrien Quatennens, député sortant de la 1ère circonscription du Nord, avait été condamné àquatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales.
«Ã‚ J’ai aussi des divergences internes avec certains candidats écologistes, mais ce n’est pas comme cela que l’on fait en politique, on compose. (…) Être capable de gouverner, c’est quand on fait une erreur, (…) être capable d’admettre que c’est une erreur, et de ne pas le faire. S’ils le font quand même, nous devons soutenir Raquel (Garrido), Alexis (Corbière), Danielle Simonnet et les autres candidats qui ne sont pas réinvestis », a conclu la secrétaire nationale du parti.
Elle n’est pas la seule dans les rangs du Nouveau Front populaire à voir cet arbitrage de LFI d’un mauvais œil. Au sein du même parti, la députée sortante de Paris Sandrine Rousseau a interpellé nommément Jean-Luc Mélenchon sur le réseau X, l’appelant à « tolère (r) l’insoumission dans tes rangs » et être « ferme sur les valeurs de lutte contre les violences ». « Ce n’est pas le temps des purges ou des règlements de compte », a-t-elle appuyé.
Le député sortant du Calvados et porte-parole des députés socialistes Arthur Delaporte a lui aussi apporté sur le même réseau son « plein soutien » aux élus insoumis écartés, appelant le parti à « revenir sur cette décision inacceptable ». Les candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet ont jusqu’au dimanche 16 juin 18 heures pour déposer leur dossier de déclaration en préfecture.