Législatives en France : «une véritable purge» des candidats de La France insoumise fait polémique
Jean-Luc Mélenchon, président du parti La France insoumise, est accusé de « régler ses comptes » en écartant certaines figures emblématiques de son parti.
C’est du sabotage », « Notre démocratie mérite mieux, « Jean-Luc Mélenchon règle ses comptes avec moi » ont lancé sans filtres plusieurs députés de La France insoumise (LFI) non réinvestis par la formation de gauche radicale après avoir découvert « sans même un coup de fil » les choix des candidats du Nouveau Front populaire.
Mélenchon accusé de « régler ses comptes »
Le député sortant de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, non réinvesti par La France insoumise dans sa circonscription où il est élu depuis 2017, a accusé samedi matin Jean-Luc Mélenchon, dont il fut un temps un des plus proches, de « régler ses comptes ».
«Ã‚ Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m’investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte », a écrit sur X M. Corbière, se disant « évidemment toujours candidat ».
«Ã‚ Jean-Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec moi et mes amies », les députées Danielle Simonnet et Raquel Garrido, également des « frondeuses » critiques de la direction de LFI et non réinvesties par la formation de gauche radicale, a affirmé Alexis Corbière sur Franceinfo.
Un député reconduit, accusé de violences conjugales
Le député du Nord Adrien Quatennens, bien que condamné pour violences conjugales, a été investi vendredi soir par LFI pour les législatives, à l’inverse de figures historiques du parti comme Alexis Corbière, Raquel Garrido ou Danielle Simonnet, qui n’ont pas été reconduites.
«Ã‚ Honte sur toi Jean-Luc Mélenchon. C’est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux », a écrit Raquel Garrido àl’adresse de M. Mélenchon, dénonçant des « méthodes qui dégoûtent ».
Le cas de M. Quatennens, député sortant de la première circonscription du Nord, faisait débat parmi les partenaires de LFI après sa condamnation en décembre 2022 à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales.
Mais ce fidèle du leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon figure bien dans la liste des 230 investitures fournie par son parti, quelques heures après la conclusion d’un accord à gauche, notamment avec le Parti socialiste, EELV ou le PCF, en vue du scrutin des 30 juin et 7 juillet.
«Ã‚ A toutes celles et ceux qui s’opposeraient ou douteraient de la pertinence de ma candidature, sachez que je vous comprends. J’espère pouvoir, humblement, et par mes actions, regagner votre confiance », a réagi M. Quatennens par communiqué.
La « purge » des députés LFI
Danielle Simonnet, également écartée, a vivement regretté « une purge des députés engagés pour l’unité ».
«Ã‚ Alors que j’ai de nouveau réuni des centaines de citoyens sur ma circonscription ce soir, par mail, comme quatre autres camarades et sans même un coup de fil, j’apprends que je ne suis pas investie », s’est-elle encore indignée sur le réseau social.
Le député LFI François Ruffin s’est lui aussi ému du sort de ses collègues : « Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous. »