Manifestations anti-RN : plusieurs milliers de personnes dans les rues ce vendredi soir, des tensions à Lyon
Depuis dimanche et la victoire du RN aux Eurpoéennes, suivie d'une dissolution de l'Assemblée nationale, les manifestations contre l'extrême droite se multiplient. AFP/LOIC VENANCE
Plusieurs milliers de personnes à Montpellier et à Lyon ont défilé vendredi soir contre l’extrême droite, donnant le coup d’envoi d’un long week-end de manifestations en amont des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Dans le centre de Montpellier, des drapeaux représentant les syndicats CGT, CFDT ou encore l’ONG Médecins du monde, mais aussi des drapeaux palestiniens et de nombreux drapeaux français étaient visibles dans le cortège.
Les manifestants étaient 10 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la préfecture. Si la plupart étaient jeunes, le rassemblement a aussi réuni des retraités, comme Cathy Chauveau. « On est vraiment rassurés et ravis de voir autant de jeunes défiler et se mobiliser. Ils prennent le sujet à bras-le-corps et on voit bien qu’ils ont envie de faire union », a expliqué cette ancienne fonctionnaire de l’Education nationale à l’AFP.
«Ã‚ Autour de moi, j’alerte mes proches pour qu’ils aillent voter, y compris le 7 juillet. Cette date, c’est du n’importe quoi. Tout le monde va partir en vacances », a ajouté Mme Chauveau. Louise Criblig, étudiante aux Beaux-Arts de 21 ans, a elle expliqué être venue défiler àMontpellier « pour défendre nos droits » : « On risque de se retrouver dans une France d’extrême droite, ça me fait très très peur », a-t-elle dit, se félicitant d’avoir « réussi àconvaincre deux personnes qui s’étaient abstenues dimanche ».
À Montpellier, La France Insoumise avait terminé en tête aux élections européennes (24,18 %), devant la liste de Raphaël Glucksmann (PS/Place publique, 19,61 %) et celle de Jordan Bardella (RN, 16,68 %).
« On a déjà essayé en 1940 ! »
À Lyon, les manifestants étaient 3 500 selon la préfecture, sous une pluie fine, derrière des banderoles « On a déjà essayé en 1940 ! » ou « On ne joue pas avec le feu ». Le cortège s’est élancé de la place des Terreaux, où des groupes étaient venus en famille. « On est venus à trois familles, j’ai motivé les troupes à la sortie de l’école », a expliqué à l’AFP Faustine, une trentenaire, mère de deux enfants de 4 et 6 ans, qui n’a pas donné son nom de famille.
«Ã‚ Il faut que les gens s’inquiètent, notamment les abstentionnistes, qu’ils n’écoutent pas certains discours qui font des amalgames très dangereux », a estimé une autre manifestante lyonnaise, Brigitte, âgée de 72 ans, qui était venue exprimer son « hostilité face au RN », et a elle aussi préféré ne pas donner son nom.
Pendant la soirée, des tensions ont éclaté dans le centre de la capitale des Gaules entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ces violences ont entraîné la fermeture de plusieurs boutiques et restaurants autour de la Place Belcourt.
À Roanne, le rassemblement a réuni 800 personnes selon les organisateurs et 560 d’après la police. « Ça fait plaisir de voir que de nombreux jeunes se sont mobilisés pour participer à ce grand mouvement citoyen », a déclaré à l’AFP Sophie Cuisson, secrétaire générale de l’Union locale CGT de la sous-préfecture de la Loire.
Environ 200 personnes ont défilé à Toulouse contre l’extrême droite. La manifestation s’est déroulée dans le calme, tandis que les manifestants ont scandé des slogans comme « à bas l’État, les flics et les fachos », « pas de fachos dans nos quartiers pas de quartier pour les fachos » ou encore des slogans en soutien aux territoires palestiniens : « Palestine vaincra ».
Samedi, à travers la France, entre 150 et 200 rassemblements sont prévus contre l’extrême droite, dont un défilé à Marseille et un autre à Paris qui s’élanceront en début d’après-midi.