« Nous ne céderons rien à l’extrême droite » : l’appel de Paris de Glucksmann et de sociaux-démocrates européens
«Ã‚ Nous ne céderons rien àl’extrême droite » : l’appel de Paris de Glucksmann et de sociaux-démocrates européens
Alors que le vent souffle dans les voiles de l’extrême droite sur le continent, les sociaux-démocrates européens appellent à la résistance. Emmenés par Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique en France, le président du Parti socialiste belge Paul Magnette, le candidat commun des socialistes européens à la présidence de la Commission européenne Nicolas Schmitt ou encore Frans Timmermans, l’ancien vice-président de la Commission européenne, ces élus promettent de constituer « une digue robuste », de rejeter toute alliance électorale avec ces partis et de défendre avec encore plus de « vigueur » leurs valeurs communes.
Cet appel survient au moment même où, aux Pays-Bas, les libéraux néerlandais, alliés de Renaissance au sein du groupe Renew, font alliance avec le parti d’extrême droite PVV dans le cadre d’un accord gouvernemental. Un choix dénoncé par la candidate macroniste Valérie Hayer, annonçant ne plus vouloir siéger dans le même groupe mais reportant la discussion avec l’ensemble de ces alliés au lendemain des européennes. Pour Glucksmann et ses alliés, l’exclusion de tout parti se compromettant de la sorte doit se faire « sans délai ». Cet appel est aussi publié le jour du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, ce soir sur France 2. Pour celui qui talonne désormais Valérie Hayer dans les sondages, c’est aussi une manière de dénoncer ce duel télévisé dont il est exclu, et de faire lui aussi un peu événement.
Voici cet appel :
L’Appel de Paris : « Nous ne céderons rien à l’extrême droite »
Alors que l’extrême droite progresse partout en Europe, nous prenons l’engagement solennel de ne rien céder sur nos principes démocratiques, humanistes et solidaires.
Nous prenons l’engagement de combattre sans relâche la haine, le racisme et la xénophobie. Partout en Europe. Nous prenons l’engagement de bâtir une digue robuste face à l’extrême droite au Parlement européen et dans les Parlements nationaux, à l’échelle continentale comme à l’échelle locale : nous ne céderons rien, ni sur le plan idéologique, ni sur le plan politique.
Nous nous engageons à rejeter toute alliance électorale ou gouvernementale avec les partis d’extrême droite, que ce soit à l’échelle nationale ou européenne, et à exclure sans délai toute formation de notre famille sociale-démocrate européenne qui contreviendrait à cette règle intangible. Nous appelons solennellement toutes les forces politiques européennes qui disent soutenir les principes démocratiques au fondement de la construction européenne à agir de la même manière que nous.
Nous les appelons fortement à se joindre à l’effort de résistance que nous lançons et à sortir de l’ambiguïté ou de la compromission. Les temps de tumulte exigent un cap clair et une attitude ferme. Ils ne tolèrent pas le flou ou la lâcheté.
Nous lançons cet avertissement clair à l’extrême droite européenne : là où vous vous en prendrez à n’importe quelle minorité d’origine, de pensée, de culte ou d’orientation sexuelle : nous serons là. Là où vous vous en prendrez aux droits des femmes et aux droits des LGBTQI+ : nous serons là.
Là où vous insulterez un citoyen européen pour l’inférioriser, l’humilier ou le déshumaniser : nous serons là. Là où une personne devra baisser la tête en raison de ce qu’elle est : nous serons là.
Nous serons là et nous vous ferons face. Et nous vous tiendrons tête sans faiblir, ni fléchir. Quand un citoyen européen est attaqué et humilié en raison de ce qu’il est, c’est l’Europe entière et, au-delà, l’humanité qu’on attaque et qu’on humilie.
Le temps est venu de défendre nos principes et nos sociétés ouvertes avec infiniment plus de vigueur. Le temps est venu de devenir des démocrates de combat et non plus d’habitude ou de confort.
Signataires :
Iratxe García Pérez, présidente du groupe socialiste et démocrate (S&D) au Parlement européen
Elly Schlein, secrétaire du Parti démocrate italien
Katarina Barley, tête de liste du Parti social-démocrate allemand (SPD) aux élections européennes
Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place publique aux élections européennes
Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission européenne, leader du Parti travailliste néerlandais
Paul Magnette, président du Parti socialiste belge
Nicolas Schmitt, candidat commun du Parti socialiste européen pour la présidence de la Commission européenne
Robert Biedron, coprésident de la Nouvelle Gauche en Pologne
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS