Washington accuse Moscou d’avoir lancé une arme spatiale sur la trajectoire d’un de ses satellites
Les États-Unis accusent les autorités russes d’avoir lancé une arme spatiale sur la trajectoire d’un des satellites américains le 16 mai. Image d’illustration de la Station Spatiale Internationale.
Le Pentagone a accusé mardi 21 mai Moscou d’avoir déployé une arme spatiale sur la trajectoire d’un satellite américain, le 16 mai dernier. Les autorités russes se sont refusées à tout commentaire. Ces derniers mois, les deux superpuissances se sont mutuellement accusées de vouloir armer l’espace.
Le Pentagone a accusé mardi 21 mai au soir Moscou d’avoir lancé une arme spatiale et de l’avoir déployée sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain, ont annoncé les autorités américaines.
«Â La Russie a lancé en orbite terrestre basse un satellite que nous estimons être une arme spatiale capable d’attaquer d’autres satellites en orbite terrestre basse », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, lors d’une conférence de presse mardi en fin de journée. L’arme spatiale russe lancée le 16 mai dernier a été déployée « sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain », a-t-il encore affirmé. Le porte-parole a ajouté que les États-Unis continuaient à surveiller la situation, et se tenaient prêts à protéger leurs intérêts dans l’espace. « Nous avons la responsabilité d’être prêts à protéger et à défendre le domaine, le domaine spatial », a insisté Pat Ryder.
Lire aussi : Une arme nucléaire spatiale russe ? Les États-Unis évoquent une « grave menace » pour leur sécurité
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de commenter les informations selon lesquelles Moscou aurait lancé une arme spatiale. « Je ne peux faire aucun commentaire à ce sujet. Nous agissons en parfaite conformité avec le droit international, nous ne violons rien et nous avons à maintes reprises plaidé en faveur de l’interdiction de toute arme dans l’espace », a-t-il déclaré lors d’un point de presse régulier à Moscou. « Malheureusement, nos initiatives ont été rejetées, y compris par les États-Unis », a-t-il affirmé.
Le risque d’une militarisation de l’espace
Les États-Unis et la Russie continuent de s’opposer jusque dans l’espace. Mardi 21 mai, Moscou a accusé son rival de chercher à placer des armes dans l’espace après le rejet la veille au Conseil de sécurité de l’ONU d’un projet de résolution russe sur la non-prolifération dans l’espace. « Ils ont à nouveau démontré que leurs véritables priorités dans le domaine de l’espace extra-atmosphérique ne visent pas à préserver l’espace de tout armement, mais à placer des armes dans l’espace et à en faire une arène de confrontation militaire », a insisté la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, dans un communiqué.
L’ambassadeur américain adjoint à l’ONU, Robert Wood, a lui soutenu que la proposition de la Russie visait à faire diversion et a accusé Moscou de faire de la « manipulation diplomatique ». Selon lui, le lancement russe du 16 mai succède à d’autres « lancements de satellites russes susceptibles d’être équipés de systèmes antisatellite en orbite basse, en 2019 et 2022 ».
Les deux puissances proposent successivement des résolutions de non-prolifération rivales au Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre de ces tensions spatiales, alors qu’un traité a été adopté en 1967, appelant à « ne pas développer d’armes nucléaires, ou toute autre arme de destruction massive, conçues spécifiquement pour être placées en orbite ».