« J’ai dû emprunter 70 000 euros pour financer mes études » : les frais d’inscription aux écoles de commerce atteignent des sommets

« j’ai dû emprunter 70 000 euros pour financer mes études » : les frais d’inscription aux écoles de commerce atteignent des sommets

Le coût moyen d’une école de commerce est passé de 25 761 euros en 2011 à 43 258 euros en 2023. (Illustration) Shutterstock

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Première de notre palmarès, HEC Paris a établi un record dont les étudiants se seraient bien passés. Le prix du PGE (Programme grande école, en trois ans) du prestigieux établissement de Jouy-en-Josas (Yvelines) a atteint les 62 000 euros, soit une addition dépassant les 20 000 euros annuels. Quand les écoles du top 5 ont toutes franchi la barre des 50 000 euros. Certes, les frais de scolarité sont pointés de longue date comme très élevés. Mais depuis une dizaine d’années, c’est l’explosion. Certains cursus affichent des prix du simple au double : le coût moyen d’une école est passé de 25 761 euros en 2011 à 43 258 euros en 2023 (*).

Le rang fait le tarif

Point commun entre les écoles, tous niveaux confondus : elles ont augmenté. À quelques exceptions près, le prix dépend du classement. Passé celles de top niveau, celui-ci baisse… modestement. Il faut ainsi débourser entre 13 000 et 15 000 euros l’année pour intégrer les PGE de TBS Éducation, Kedge Business School ou encore l’Iéseg. Un troisième wagon d’établissements facture le programme autour de 10 000 euros (Paris School of Business, EMLV, ICD Business School, etc.).

Pour Laurent Ploquin, directeur général de l’Istec Business School, à Paris, ces montants doivent être relativisés. « Un étudiant à l’université coûte entre 10 000 et 12 000 euros par an à l’État. Les écoles de commerce se situent dans la même fourchette, sauf que ce sont les étudiants et leur famille qui payent », pointe-t-il. Son école s’est lancée à fond dans l’alternance en ouvrant cette possibilité dès la première année d’études, chose rare dans les business schools. 85 % de ses étudiants choisissent cette formule et, par conséquent, ne débourseront pas un euro jusqu’à leur diplôme.

« Sans aller jusqu’à une telle généralisation, les écoles ont massivement déployé le modèle de l’apprentissage. Cela neutralise de fait la moitié des frais à verser pour un PGE complet. Se contenter d’afficher des prix est un trompe-l’œil », estime Laurent Ploquin. Même pour un étudiant qui ne ferait jamais d’alternance, les business schools vaudraient le coup selon ses calculs.

« Quel investissement est plus performant qu’une école de commerce ? Pour 30 000 ou 40 000 euros, vous vous assurez un emploi rémunéré à 35 000 euros par an dès vos débuts dans la vie professionnelle », pèse le directeur général de l’Istec Business School. Encore faut-il avoir ce capital de départ.

« 57 % des étudiants en école ont contracté un prêt pour financer tout ou partie de leur scolarité »

Les établissements étant après tout experts en business, ils ne sont jamais à court d’arguments pour justifier les hausses. Crise Covid, course à la digitalisation, concurrence internationale, inflation… À chaque année ses raisons d’investir davantage. Si les discours sont entendables, la réalité pose de sérieux problèmes aux étudiants.

L’argent demeure le premier frein pour intégrer une business school, selon 45 % des jeunes interrogés par OpinionWay pour Kedge BS en mai 2023. Pas sûr que la situation s’arrange dans le contexte économique actuel… « 57 % des étudiants en école ont contracté un prêt pour financer tout ou partie de leur scolarité », rappelle Pauline Bouvier, présidente du BNEM (Bureau national des étudiants en école de management).

Les difficultés actuelles d’accès au crédit, avec des taux d’intérêt grimpant jusqu’à 3 % cette année, rendent la partie injouable pour certains élèves. « J’ai dû emprunter la bagatelle de 70 000 euros pour financer mes études », confie Antoine, étudiant à l’Emlyon (Rhône). Une somme qu’il a obtenue quelques jours avant la rentrée, après avoir essuyé de multiples refus de la part des banques.

Argument marketing ?

Augmenter ses frais pourrait être une manière de souligner son standing. « Quand un établissement gagne des places dans les classements, il estime que ses frais doivent aussi franchir un palier. Il y a un peu de marketing là-dedans », analyse Pauline Bouvier. Les formations se trouvent qui plus est sur un marché très international, où un tarif élevé peut être perçu comme gage de qualité. Face à elles, les cursus américains ou britanniques affichent des prix bien plus élevés que ceux pratiqués dans l’Hexagone.

Cependant, la comparaison avec les États-Unis n’est pas forcément opportune. « Nous sommes sur deux modèles très différents. Là-bas, le système bancaire est complètement intégré à l’équation. Il est plus simple d’emprunter pour les élèves et normal de leur prêter pour les banques. Pas en France », pointe la présidente du BNEM.

Heureusement, les écoles françaises ont trouvé dans l’exemple américain d’autres inspirations que leurs frais de scolarité délirants. En particulier, le développement des fondations et la multiplication des aides, ponctuelles ou régulières.

« J’ai découvert l’existence de la bourse d’études de l’Inseec Grande école au moment du séminaire de rentrée. J’ai été à la fois surpris et soulagé. J’avais les plus grandes difficultés à obtenir un prêt. Sans cette bourse, je n’aurais pas pu poursuivre bien longtemps mes études », relate Rustam, étudiant à l’Inseec. L’année prochaine, il entrera en master, en alternance. Côté financier, il peut enfin souffler.

(*) source : Major Prépa, 2023

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