Les PFAS peuvent pénétrer le système sanguin par simple contact avec la peau
PFAS système sanguin
Les per- et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, représentent une vaste famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Antiadhésives et résistantes aux fortes chaleurs, ces substances sont utilisées depuis les années 50 dans plusieurs produits de consommation : poêles, casseroles, emballages alimentaires, ou encore vêtements.
Si les chercheurs pendant que leur capacité de résistance à l’eau les rendait incapables de traverser la peau humaine, force est de constater qu’une nouvelle étude vient de démontrer le contraire.
Des chiffres élevés pour certains PFAS
Publiée dans le numéro de juin 2024 de la revue Environment International, l’étude, menée par des chercheurs de l’Université de Birmingham (Royaume-Uni) , a examiné dix-sept types différents de PFAS. Afin de ne pas avoir recours à des tests sur des animaux, les chercheurs ont utilisé des modèles de peau humaine en 3D, et ont appliqué des échantillons de chaque PFAS afin de voir quelles propositions étaient absorbées par la peau.
Sur tous les PFAS testés, quinze d’entre eu ont montré une absorption cutanée substantielle, c’est-à-dire au moins 5 % de la dose d’exposition. Certains ont une particularité à s’absorber très facilement, comme l’APFO (acide perfluoro octanoïque), présent sur de nombreux produits de ménagers et de cuisine, mais également sur des produits de beauté. Selon l’analyse, la quantité de produit chimique absorbée est liée à la longueur de sa chaîne carbonée, soit la façon dont sont liés les différents atomes de carbones de la molécule en question.
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Des recherches postérieures nécessaires
"On pensait que la charge électrique qui leur donne la capacité de repousser l'eau et les taches les rendrait incapables de traverser la membrane cutanée humaine, explique dans un communiqué Oddný Ragnarsdóttir, auteur principal de l’étude. Mais nos analyses montrent que cette théorie ne se vérifie pas toujours et qu'en fait, l'absorption par la peau pourrait être une source importante d'exposition de l’organisme à ces produits chimiques nocifs".
"L'industrie s'oriente vers des produits chimiques dont la chaîne est plus courte parce qu'ils sont considérés comme moins toxiques, poursuit le professeur Stuart Harrad, co-auteur de l’étude, mais la contrepartie pourrait être que nous en absorbons davantage. Nous devons donc en savoir plus sur les risques encourus". Les PFAS n’ont pas fini de faire débat.
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