Les personnes anxieuses auraient plus de risque de développer la maladie de Parkinson après 50 ans
anxiété et parkinson
L’anxiété est un “phénomène physiologique naturel, qui peut toucher tout monde”, rappelle l’Inserm.
Car, face à un danger ou un stress, le fonctionnement de notre organisme se modifie et certains symptômes se manifestent : accélération du rythme cardiaque, troubles du sommeil, augmentation de la transpiration, difficultés à respirer….
Si pour beaucoup, ces signes sont temporaires, pour d’autres, ils deviennent chroniques et généralisés et peuvent dégrader la santé mentale, mais aussi l’état de santé global.
Une nouvelle étude, publiée dans le British Journal of General Practice le 24 juin 2024 et menée par des chercheurs de l’University College de Londres, révèle que les personnes anxieuses auraient un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson, après 50 ans.
Un risque doublé de maladie de Parkinson
Pour cette étude, l’équipe de chercheurs a utilisé les données de santé de 109 435 patients britanniques ayant développé de l’anxiété après l’âge de 50 ans et les a comparés à 878 256 témoins appariés qui ne souffraient pas d’anxiété.
Puis, ils ont suivi la présence de caractéristiques de la maladie de Parkinson, “telles que les problèmes de sommeil, la dépression, les tremblements et les troubles de l'équilibre, depuis le diagnostic de leur anxiété jusqu'à un an avant la date du diagnostic, afin de les aider à comprendre le risque de chaque groupe de développer cette affection au fil du temps et quels pourraient être leurs facteurs de risque”, a indiqué un communiqué de presse relayé par Medical X Press.
Les résultats ont indiqué qu'“après ajustement en fonction de l'âge, du sexe, des médicaments et des comorbidités, les patients avec un diagnostic d'anxiété enregistré ou une prescription d'anxiolytiques étaient plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que ceux sans, et ceux qui souffraient d’une anxiété plus grave couraient un risque deux fois supérieur”, note l’étude.
Parmi ceux souffrant d’anxiété, 331 ont développé la maladie au cours de la période de suivi.
Dépression, troubles du sommeil et de l’équilibre : les facteurs de risques identifiés
Les chercheurs ont également indiqué que les symptômes de dépression, de troubles du sommeil, de fatigue, de troubles cognitifs, d’hypotension, de tremblements et/ou de rigidité, mais aussi les troubles de l'équilibre et la constipation, pouvaient constituer des facteurs de risque.
"L'anxiété est connue pour être une caractéristique des premiers stades de la maladie de Parkinson, mais avant notre étude, le risque potentiel chez les personnes de plus de 50 ans souffrant d'une anxiété était inconnue”, a déclaré le co-auteur principal, le Dr Juan Bazo Avarez, qui estime que cette pathologie “affectera 14,2 millions de personnes d'ici 2040”.
Un espoir de détecter la maladie plus tôt, grâce aux progrès de la recherche
Bien que cette étude présente plusieurs limites, comme le déséquilibre entre le nombre de participants de sexe masculin et féminin, pour la plupart blancs, mais aussi l’exclusion de certains facteurs comme ceux liés au mode de vie ou au statut socio-économique, elle constitue une avancée supplémentaire dans la compréhension de cette maladie neurodégénérative.
Un espoir qui va de pair avec la découverte d’un test sanguin qui utilise l'intelligence artificielle pour prédire son apparition, par des chercheurs de la même université. La recherche aurait trouvé un moyen de la diagnostiquer 7 ans avant l’apparition des symptômes, grâce à l’identification de huit biomarqueurs sanguins, développe le communiqué de presse de l’étude, publiée dans Nature Communications le 18 juin 2024.
La recherche en médecine est donc prometteuse pour cette maladie et les scientifiques prévoient de poursuivre leurs travaux afin de mieux la prendre en charge.
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