Wimbledon. Qui est Maxime Janvier, le Français qualifié au premier tour mais « dégoûté du tennis » ?
Le Français Maxime Janvier, habitué au circuit secondaire, s’est qualifié pour le premier tour de Wimbledon, qu’il jouera lundi 1er juillet.
Le joueur de tennis français Maxime Janvier, 225e mondial à 27 ans, est entré dans la lumière des projecteurs en se qualifiant pour le 1er tour de Wimbledon, qu’il disputera lundi 1er juillet. Il s’était fait remarquer quelques jours plus tôt par son désormais célèbre cri du coeur « Pour la thunasse ! », lâché après une victoire en qualifications. En grande difficulté financière avant le tournoi, le Français dit avoir perdu son amour pour le tennis, un sport qui l’a « beaucoup dégoûté. »
Maxime Janvier, habitué à l’anonymat du circuit secondaire, va connaître son heure de gloire à Wimbledon ce lundi 1er juillet. Le Français de 27 ans a franchi pour la première fois les trois tours de qualifications pour gagner le droit d’affronter la tête de série n°32, Zhizhen Zhang, au premier tour du tableau principal à partir de 13 h 30. Mais à l’entendre, cela n’a pas l’air de l’émouvoir, ni même de lui faire plaisir.
Maxime Janvier, le « smicard du tennis »
Maxime Janvier a en réalité déjà atteint son objectif à Wimbledon la semaine dernière. Et cet objectif n’était pas sportif, mais financier. C’est ce qu’a trahi son cri du coeur lâché après sa victoire au deuxième tour des qualifications, mercredi 26 juin : « Pour la thunasse ! La thune. Que ça ! »
Le géant français d’1,96 m s’en est expliqué dans une interview à L’Équipe publiée le lendemain. « Je ne gagne rien, je suis un smicard du tennis. Si j’arrête demain, je suis à zéro », assure celui qui va empocher 70 000 euros pour son parcours en qualifications et qui avait dû emprunter 50 000 euros il y a quelques années, « complètement ruiné ».
Frappé comme tant d’autres joueurs par la précarité financière qui règne sur le circuit secondaire, Maxime Janvier a aussi d’autres comptes à régler avec le tennis, un sport « très injuste » selon lui. Le Français, qui arpente le circuit secondaire depuis 2014 et qui n’a jamais connu mieux que la 170e place mondiale, décrit un système ATP où certains joueurs sont aidés dans leur progression par des wild-cards.
Ces invitations permettent aux heureux bénéficiaires de participer directement au tableau principal d’un tournoi ATP, tandis que Maxime Janvier, lui, raconte « se battre comme un chien au fin fond du Kazakhstan » pour tenter de s’en sortir.
Même à Wimbledon, le natif de Creil (Oise) ne s’estime pas respecté et révèle devoir partager un terrain d’entraînement sur une durée très courte pour pouvoir s’entraîner. « Tout ça m’a dégoûté de ce sport. La vie de tennis, je ne la souhaite à personne », regrette-t-il auprès de L’Équipe.
Un Janvier « libéré » et enfin en route vers le succès ?
Maxime Janvier, qui affirme continuer à jouer pour « la carotte financière », s’était déjà montré très prudent sur la suite de sa carrière à l’âge de 20 ans, en 2017, après avoir remporté son premier tournoi Future (troisième niveau de tournois). « À 22 ou 23 ans, je ferai un premier point. Si je vois que je n’ai pas avancé, alors j’arrêterai », avait-il confié lors d’une interview à Ouest-France .
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Aujourd’hui âgé de 27 ans, Maxime Janvier n’avait pas connu d’avancée majeure dans sa carrière avant ce Wimbledon mais a toujours continué à se battre, malgré les galères et le « dégoût ». Ce lundi, il va goûter pour la première fois de sa carrière à la consécration d’un premier tour à Wimbledon, après une victoire arrachée contre son compatriote Giovanni Mpetshi Perricard (n°59 mondial) en qualifications. « Je progresse vraiment mentalement. Je suis très consistant. On verra où ça me mène », confiait jeudi à L’Équipe celui qui a toujours gardé le cap, bon an mal an, de Janvier à décembre.