Proche de l’abandon, il avait triomphé le lendemain à Turin : l’improbable Tour 1961 de Guy Ignolin
Didier Béoutis a rédigé un livre en hommage à Guy Ignolin.
Alors qu’il avait frôlé l’élimination sur la 9e étape du Tour de France 1961, et qu’il souhaitait abandonner le soir même, Guy Ignolin avait triomphé le lendemain à Turin (Italie), au terme d’une longue échappée. Le Costarmoricain d’adoption s’était imposé devant un public italien… aux abonnés absents.
Turin, cadre d’arrivée de la troisième étape du Tour de France 2024, a déjà accueilli la Grande Boucle à plusieurs reprises. En 1961, le Costarmoricain d’adoption Guy Ignolin, alors âgé de 25 ans, s’y était imposé, au terme d’une longue échappée de plus de 200 kilomètres.
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«Ã‚ Plus facile de reprendre le train àGrenoble qu’àTurin »
La veille, pourtant, le coureur de la sélection de l’Ouest, qui disputait son premier Tour, avait frôlé l’élimination - terminant avant-dernier à Grenoble -, à la suite d’une étape de montagne entre Saint-Etienne et Grenoble. « Guy avait envie d’abandonner. Il avait même dit à son directeur sportif, Paul Le Drogo, que c’était plus facile pour lui de reprendre le train à Grenoble qu’à Turin, a révélé Didier Béoutis, auteur d’un ouvrage sur le coureur originaire de la Touraine. Le Drogo l’avait raisonné, en lui disant : ’je t’interdis d’abandonner. Demain, tu as une occasion de te montrer. Attaque tôt et on verra ce qui se passera.’ »
Guy Ignolin avait écouté les consignes de son directeur sportif, en prenant le départ de la dixième étape, puis en se portant très tôt à l’avant. Le Costarmoricain avait ensuite été rejoint par Emmanuel Busto, de la sélection Centre Midi. Le peloton, emmené par le maillot jaune Jacques Anquetil, avait laissé filer « les deux petits régionaux », concédant plus de 20 minutes au duo de tête.
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Le public italien n’est pas venu voir l’arrivée
À l’arrivée, Guy Ignolin l’avait emporté au sprint, avec plusieurs longueurs d’avance sur son dauphin, dans le stade communal quasiment vide de Turin. « Guy m’a raconté que les Italiens avaient entendu à la télévision et à la radio que deux petits coureurs français étaient en tête de la course, donc ils ne sont pas rendus au stade », précise Didier Béoutis. Pas de quoi décevoir le Costarmoricain, qui a repris confiance avec ce succès et bouclé la Grande Boucle à la 59e place.