Législatives. À Cholet, G. Bourdouleix (soutien du RN) et D. Masséglia (Renaissance) s’affronteront
La gauche arbitrera le duel entre le député sortant Denis Masséglia et le maire de Cholet Gilles Bourdouleix. La candidate insoumise du Nouveau Front populaire préfère se retirer de la triangulaire pour « faire barrage au RN ».
Devant l’hôtel de ville de Cholet, Denis Masséglia, député sortant (Renaissance), engage la conversation avec France Moreau, la candidate insoumise du Nouveau Front populaire. Il n’est pas 21 h, les résultats de la 5e circonscription Cholet-Sèvremoine ne sont pas officiels mais le classement se profile. « Nous avons plein de désaccords, mais tous les deux combattons l’extrême droite », lui exprime Denis Masséglia, arrivé en tête (33,70 %), qui veut s’assurer d’un front républicain local. La représentante de la gauche est troisième (21,33 %), qualifiée pour le second tour. Mais elle se retire pour ne pas faire gagner Gilles Bourdouleix, soutenu par le RN. Le maire de Cholet est second (30,54 %), avec un retard de 1 664 voix sur le candidat macroniste. « Il est inconcevable d’emmener M. Bourdouleix à l’Assemblée. Nous ferons barrage au RN, et les électeurs choisiront en conscience », s’engage France Moreau. Même position du responsable choletais du Parti socialiste, Patrice Beaumard : « Nous assumons le tous contre Gilles Bourdouleix, le tous contre le RN. Un choix républicain sans ambiguïté. »
Le candidat Renaissance ne fanfaronne pas
La gauche choletaise n’a pas gagné, sa candidate insoumise ne faisait pas l’unanimité dans les rangs, mais cette même gauche unie semble se satisfaire de pouvoir battre, pour une fois, le maire de Cholet. « C’est un beau lot de consolation, admet Christophe Airaud, au nom des insoumis choletais. J’utiliserai le bulletin Masséglia contre le RN. Ce n’est pas un vote « pour » le député sortant. » La candidate du NFP insiste : ce désistement « n’est pas une alliance avec la Macronie. Monsieur Macron a perdu cette élection au niveau national, il est responsable du chaos dans lequel nous sommes. » Elle le dit aussi à Denis Masséglia dans leur tête à tête improvisé : « Nous ne serons jamais d’accord sur le plan économique. »
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Malgré un score à contrecourant de la gifle nationale, le candidat Renaissance ne fanfaronne pas sur sa performance personnelle qui apparaissait inespérée au soir de la dissolution. Sans doute a-t-il profité de voix du centre-gauche aucunement tenté par une candidate mélenchoniste. Denis Masséglia reste mesuré, il ne goûte pas ce coude à coude avec le RN : « Peut-on éclater de joie quand le RN est aux portes du pouvoir ? Mon cas perso importe peu. Le sujet, c’est la Nation, le pays, c’est grave ce qui se passe. Ce vote pour le Rassemblement national exprime une souffrance. »
«Ã‚ Pas un échec personnel »
La mine est grave également chez Gilles Bourdouleix, qui ne s’est pas montré en public lors de cette soirée électorale à Cholet. Le RN domine dans le pays, mais lui ne bascule pas en tête. Même dans sa ville, il est deuxième. « Je ne considère pas ce résultat comme un échec personnel. L’élection est nationale et pas locale. Certains de mes électeurs habituels n’ont peut-être pas eu le temps de comprendre ma démarche de construction d’une union des droites. » Son analyse balance entre « satisfaction » et « déception » : « Satisfaction, car si j’additionne les voix, les quatre droites sont en tête dans la circonscription. Et déception de voir qu’un député aussi mauvais est encore capable de faire ce score. C’est navrant. »
À l’amorce du duel du second tour, arbitré donc par la gauche, Gilles Bourdouleix mord. « Monsieur Masséglia va donc accueillir les voix des antisémites de LFI, des complices du Hamas. » Il définit l’enjeu, à ses yeux : « Les électeurs ont le choix : soit M. Masséglia, un député qui ne servira à rien dans l’opposition ; soit moi, un député de la nouvelle majorité, expérimenté. » Le candidat Renaissance invite, lui, au choix « de la modération », sous son nom, pour fédérer les votes anti-RN.
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