Guerre à Gaza : ce que l’on sait de l’offensive israélienne en cours à Rafah
Tsahal intensifie les bombardements à Rafah ce lundi soir. REUTERS / Ramadan Abed
Après un court espoir de trêve, le retour des bombes. L’armée israélienne mène lundi soir d’intenses bombardements sur l’est de la ville de Rafah, après l’annonce par le Hamas qu’il avait accepté une proposition soumise par l’Égypte et le Qatar pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza.
Les frappes sont incessantes depuis une trentaine de minutes, a précisé cette correspondante peu avant 21 heures, heure française. Dans le même temps, la branche armée du Djihad islamique palestinien a affirmé avoir tiré des roquettes depuis Gaza sur le sud d’Israël.
Dans la nuit de dimanche à lundi, déjà, Israël a mené des bombardements aériens et d’artillerie sur le sol de Rafah. Ces frappes interviennent alors qu’Israël martèle depuis plusieurs mois son intention de mener une offensive d’ampleur sur Rafah, où se trouvent 1,2 million de réfugiés palestiniens, selon l’ONU.
Israël réitère son appel à évacuer
L’armée israélienne a réitéré lundi soir son appel aux habitants des quartiers est de Rafah à évacuer la zone, en prélude à une « opération terrestre ». « Nous demandons ce (lundi) soir aux habitants d’évacuer les zones précises que nous avons désignées », a déclaré lors d’un bref point de presse le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, précisant que le « début de l’évacuation de la population des quartiers est de Rafah » entrait « dans la préparation d’une opération terrestre dans la zone ». « Tout au long de la journée, l’aviation a aussi frappé plus de 50 cibles terroristes dans la zone de Rafah », à la lisière sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
L’« évacuation massive » d’une partie de la population de Rafah ordonnée par Israël est « impossible » à faire de façon « sûre », a mis en garde lundi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, assurant que les Nations unies ne prenaient part à « aucune évacuation non volontaire ».
« Les ordres d’évacuation d’aujourd’hui pour l’est de Rafah vont tout simplement augmenter la souffrance des civils. On leur a donné l’ordre de se déplacer vers al-Mawasi qui est déjàsurpeuplé et manque de sécurité et des services humanitaires de base. Une évacuation massive de cette ampleur est impossible àfaire de façon sûre », a déclaré Stéphane Dujarric àla presse.
Incertitudes autour d’un accord de trêve
Quelques heures avant ces nouveaux bombardements, le Hamas a annoncé avoir accepté une proposition de trêve. Cette annonce a donné lieu à des scènes de liesse à Rafah, où les habitants se sont réjouis. La célébration n’a pourtant été que de courte durée, car de son côté, Israël n’a pour l’heure pas accepté l’accord.
Un responsable israélien a dit qu’Israël examinait la proposition acceptée par le Hamas. « Ce n’est pas le cadre dont nous avions convenu », a-t-il précisé. Les États-Unis ont aussi dit qu’ils examinaient le texte.
Selon un haut responsable du Hamas, Khalil al-Hayya, l’accord comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet de la bande de Gaza, le retour des déplacés et un échange d’otages toujours retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».