VIDÉO. « C’est génial ! » : on a embarqué dans le premier RER E pour Nanterre

Un voyageur assiste à l’arrivée d’un des premiers RER E à la gare de Porte-Maillot, à Neuilly (92), le 6 mai 2024

« Premier trajet jusqu’à Nanterre-la-Folie », s’exclame Yoan, le téléphone pointé vers les rails d’un tunnel flambant neuf long de 8 km entre Hausmann-Saint-Lazare, à Paris, et Porte Maillot, à Neuilly (92). Ce passionné de trains, est venu exprès d’Andernos-les-Bains (Gironde) pour vivre les premiers instants du RER E prolongé jusqu’à Nanterre.

Un trajet inédit qui émerveille ce jeune employé dans la restauration. « C’est génial », se réjouit-il à la vue de la première rame de l’histoire à Magenta, non loin de la gare du Nord. « Je vous rappelle, la ligne du RER E est devenue la ligne la plus rapide sur Paris avec une vitesse pouvant atteindre 120 km/h », annonce le conducteur. Après sept années de travaux titanesques, le projet « Éole », retardé de près de deux ans après d’innombrables difficultés, voit enfin sa première rame filer à l’ouest.

Gaëlle, les bras pleins de cadeaux, a « été prise au dépourvu ». Cette habitante de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) ne savait pas que le RER E qu’elle emprunte depuis 10 ans, poursuivait désormais son chemin jusque dans les Hauts-de-Seine. « Cette rame, je pensais que c’était une erreur, j’ai même eu du mal à la trouver ». « Du coup, je suis agréablement surprise parce que ça va très vite ». « C’est une super découverte », renchérit Richard, habitant de Bondy venu exprès assister à ce trajet inaugural.

Les premiers voyageurs ont aussi pu descendre dans trois gares neuves : Porte Maillot, La Défense-Grande-Arche et Nanterre-la-Folie. « On est impressionné avec tous ces matériaux qu’on n’est pas forcément habitué à voir dans les gares », constate Suzanne, qui travaille à La Défense.

Seul regret, des rames qui circulent encore peu et uniquement en heures creuses, entre 10 heures et 16 heures, au rythme d’un train tous les quarts d’heure. Le week-end, le service se prolonge jusqu’à 20 heures. Les 14 premières rames du RER « NG » livrées par Alstom sont encore trop peu nombreuses pour que le prolongement soit assuré toute la journée. « Pour l’instant les horaires ne conviennent pas forcément », constate ainsi Séverine, habitante dans le XVIIIe et employée à La Défense.

Prochaine étape du chantier : amener le RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie, avec une livraison prévue fin 2026. La SNCF et Île-de-France Mobilités prévoient alors 650 000 voyageurs quotidiens sur le RER E, contre 370 000 actuellement. De quoi, en partie, désengorger les tronçons centraux des RER A et B saturés.