Venezuela : 10.000 personnes tuées par les forces de l’ordre en dix ans, selon une ONG
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Quelque 10.000 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre vénézuéliennes lors des dix dernières années, selon un rapport publié mardi, alors que des défenseurs des droits humains dénoncent « l’intensification » de la répression politique et une « augmentation alarmante des disparitions forcées ».
«Â Ces dix années d’administration du (président) Nicolas Maduro, entre 2013 et 2023, nous avons enregistré 10.085 personnes tuées par les corps de l’Etat vénézuélien », a déclaré mardi Lissette Gonzalez de l’ONG Programme vénézuélien pour l’éducation et l’action en matière de droits de l’homme (Provea), précisant qu’il s’agissait principalement d’exécutions extrajudiciaires présumées, même si les chiffres intègrent aussi les morts pendant la répression de manifestations.
Quelque 620 personnes – la plupart âgées entre 18 et 30 ans – ont été tuées par les forces de sécurité en 2023.
Provea a également recensé 1.652 victimes de torture sous l’administration Maduro, dont 53 l’année dernière. « Pour la première fois dans les archives de Provea – depuis 35 ans – la majorité des victimes de torture étaient des femmes pauvres, privées de liberté ».
L’ONG Foro Penal a pour sa part dénoncé mardi « une intensification significative de la persécution des activistes ou des militants des droits de l’Homme et de forces politiques autres que celles du gouvernement ».
Après les arrestations ce week-end de trois militants de l’opposition dans l’Etat de Portuguesa (centre-nord) après un meeting, il y a « 273 prisonniers politiques au Venezuela » dont « vingt femmes ».
147 sont des militaires et 126 des civils. 141 sont en détention préventive dont beaucoup d’entre eux depuis plus de trois ans – le maximum prévu par la loi –, selon le comptage de Foro Penal.
Mardi, des experts indépendants de l’ONU ont aussi « alerté », de Genève, sur cette tendance.
«Â Depuis décembre 2023, il y a eu une augmentation alarmante (du nombre) des disparitions forcées au Venezuela, affectant les citoyens exerçant leur droit à la liberté d’expression, d’association », écrivent-ils.
Les experts l’ONU demandent à « l’État vénézuélien d’éradiquer (…) tous les actes de disparitions forcées, de fournir des informations sur le sort » des détenus « et de leur offrir toutes les garanties juridiques ».