Seine-Saint-Denis : Viols, escroquerie, traumatisme… Un marabout condamné à 15 ans de prison
Ali Sidibé, âgé d’une trentaine d’années, a été reconnu coupable de viols en série perpétrés entre 2018 et 2020
Le palais de justice de Bobigny, dans la banlieue nord-est de Paris, le 15 janvier 2024.
procès – Ali Sidibé, âgé d’une trentaine d’années, a été reconnu coupable de viols en série perpétrés entre 2018 et 2020
Des victimes traumatisées d’un côté, un accusé qui nie tous les faits de l’autre. Le procès d’Ali Sidibé s’est terminé ce lundi par sa condamnation à 15 années de réclusion pour les viols en série, entre 2018 et 2020 par la cour criminelle de Seine-Saint-Denis.
Condamné à la peine maximale encourue, ce marabout malien, âgé d’une trentaine d’années, a été reconnu coupable de viols sur neuf femmes. Il a aussi été condamné pour avoir escroqué ces femmes ainsi qu’une quinzaine d’autres victimes pour un montant de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Individu « très dangereux »
«Ã‚ Le maximum était nécessaire, en tout cas s’agissant de la gravité des faits qui n’étaient absolument pas reconnue » par Ali Sidibé, a réagi Me Seydi Ba, avocat de cinq victimes. La cour composée de cinq juges professionnels a suivi les réquisitions de l’avocate générale qui a évoqué lundi matin « un individu très dangereux. » « Il ne reconnaît rien, pire il se dit victime de complot, victime de viols, » s’est indignée Alice Nicalek dans son réquisitoire.
Les bras tendus, tenant le bord du box, Ali Sidibé a esquissé un sourire à l’annonce de sa condamnation, a constaté une journaliste de l’AFP. « C’est assez hallucinant de la part de quelqu’un qui est reconnu coupable de multiples viols, d’avoir justement cette espèce de dissociation au point d’en rire, » a déploré Me Ba, dont aucune des clientes n’a assisté au délibéré.
Femmes brisées
Le procès a donné lieu à une procession à la barre de femmes brisées, toutes d’origine ouest-africaine, généralement femmes de ménage ou au foyer. S’exprimant entre leurs larmes en soninké, pular, bambara ou français, elles ont raconté comment Ali Sidibé a instrumentalisé leurs croyances pour les mener pour beaucoup jusqu’à une chambre d’hôtel miteux de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Certaines ont fait appel aux services du marabout pour guérir un enfant malade ou un membre douloureux. D’autres ont été abordées par lui dans la rue, qui affirmait pouvoir les libérer de « djinns » leur voulant du mal. Toutes ont fini harcelées, menacées, terrorisées.
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