Real Madrid-Bayern Munich (2-1) : immortels, les Madrilènes valident leur billet pour Wembley grâce à Joselu
Cette demi-finale a longtemps raconté l’histoire d’un match fermé, mais d’une qualité technique folle, entre deux mastodontes d’Europe désireux de soumettre l’autre sous le poids de son histoire. On a longtemps vu les attaquants des uns se heurter aux défenses des autres, une bataille tactique se jouer dans l’incessante chorégraphie des blocs. Et puis, tout s’est emballé, et le Real et le Bayern nous ont rappelé ce que c’était, la Ligue des champions : des buts, des émotions et des retournements de situation. Jusqu’à un finish fou et deux buts qui ont une nouvelle fois sacré le Real Madrid comme l’équipe immortelle du continent.
La lumière est d’abord venue d’Alphonso Davies. Celui dont on dit qu’il pourrait rejoindre son adversaire du soir cet été n’était pas titulaire au coup d’envoi mais a fait son entrée à la demi-heure de jeu à la suite de la blessure de Gnabry (27e). Il était visiblement bien décidé à montrer au Real Madrid l’étendue de sa palette : à la réception d’un long ballon côté gauche, il débordait, fixait Rüdiger d’un crochet intérieur puis envoyait une praline du droit se loger dans le petit filet de Lunin (0-1, 68e). Pas trop mal, pour un premier but en carrière en Ligue des champions.
Neuer, du match parfait au cauchemar
Immédiatement, le Real ne pouvait que répliquer, et pensait le faire vite : sur un corner, joué court, Valverde trouve Nacho dans la surface qui détourne le ballon, qui trouve son chemin dans le but de Neuer (71e). Les Bavarois, furieux, réclament une annulation du but. Les images sont claires : avant de frapper, Nacho est coupable d’une vilaine et grossière faute sur Kimmich, qu’il pousse au cou. Le Real pensait emballer une demi-finale de folie, il attendra.
D’autant qu’il a longtemps poussé dans ce match pour voir le ballon traverser la ligne d’un Manuel Neuer tout bonnement écœurant. Lui qui a tant composé avec les blessures ces dernières années, qui a forcé le Bayern à devoir composer sans lui, a rappelé à toute l’Europe qui il était : un gardien qui a certes révolutionné son poste mais qui a surtout toujours été l’un des meilleurs, tout court.
D’abord parfait, Neuer s’est rendu coupable d’une grosse erreur pour remettre Madrid dans le match.
Rodrygo et Vinicius s’y sont cassé les dents toute la soirée. Une première fois alors que le premier récupérait une frappe du second sur le poteau (14e), encore juste avant la pause sur une belle frappe côté gauche (40e), puis au retour du vestiaire quand il détournait coup sur coup un superbe coup franc de Rodrygo (59e) puis une frappe surpuissante de Vinicius après un show de dribbles côté gauche (60e).
Joselu, deux coups de canon dans la nuit
Il aura fallu la plus anodines, ou presque, des frappes auxquelles il a eu à faire face pour le faire craquer. L’ultime tentative de Vinicius, de loin, sur le gardien allemand… le ballon rebondit sur ses mains, tape son menton, lui échappe. Joselu, en renard des surfaces, avait suivi et le crucifie sur sa seule erreur du match, la plus dure, la plus cruelle (1-1, 88e). En Ligue des champions, le Real ne meurt jamais.
Deux minutes plus tard, le Bernabeu explose à nouveau quand l’Espagnol pousse dans le but un centre de Rüdiger côté gauche. Hors-jeu ? Le suspense dans l’oreillette de Szymon Marciniak est insoutenable… le buteur madrilène, héros inattendu du soir, est bien derrière le ballon, et Madrid est en finale (1-2, 90e + 1).
Au bout de quinze minutes d’un interminable temps additionnel, le Bayern Munich n’aura donc pas réussi à répéter l’histoire et à recréer, onze ans après, la finale de la Ligue des champions 2013 à Wembley face au Borussia Dortmund. Le BVB, tombeur du PSG, aura affaire au golgoth madrilène, en quête de sa 15e coupe aux grandes oreilles. Et qui a de nouveau écrit, ce mercredi soir, son inévitable légende sur le continent européen. Certaines choses ne meurent jamais, le Real Madrid en fait partie.