Pourquoi le réacteur EPR de Flamanville restera un modèle unique en France
La volonté du prédécesseur d’Emmanuel Macron de réduire la part du nucléaire à 50 % dans la production d’électricité a bel et bien fait long feu. François Hollande en avait fait une promesse de campagne en 2012, puis a bien tenté de la tenir pendant son mandat, sans jamais y parvenir.
Deux mandats et une fermeture de centrale plus tard (Fessenheim, dans le Haut-Rhin en 2020), l’actuel président de la République a effectué un virage à 180° : plus question de baisser intentionnellement cette part de l’électricité produite par les centrales (elle était de 64,8 % en 2023, selon RTE).
Trois sites prévus pour de nouveaux réacteurs
Mieux : l’État prévoit désormais de construire six nouveaux réacteurs, des EPR 2, une version simplifiée de l’actuel EPR de Flamanville – qui restera donc un modèle unique en France. A priori moins coûteux et moins complexes, ces modèles seront répartis en trois paires sur des sites déjà existants : d’abord à Penly (Seine-Maritime) d’ici 2035 ; puis au cours de la décennie suivante à Gravelines (Nord) et Bugey (Ain).
Mais alors qu’ils n’existent pour le moment que sur des plans, des difficultés liées au financement apparaissent déjà. En 2021, les premières estimations d’EDF évaluaient le coût du programme à 51,7 milliards d’euros. Moins de trois ans plus tard, celles-ci auraient déjà été revues sensiblement à la hausse (+ 30 %), pour atteindre désormais 67,4 milliards d’euros selon les Echos.
« EDF fournira une nouvelle estimation du coût des 3 premières paires d’EPR 2 àla fin de l’année, nous précise la direction du groupe, (…) au regard de l’évolution du contexte économique, inflation ou encore coût des matières premières. EDF aura besoin d’une forme d’aide de l’État pour financer ce programme. »
Pas de quoi néanmoins refroidir les ambitions du président de la République qui envisage déjà de lancer à plus long terme un nouveau programme de construction de huit autres EPR 2. Encore faudra-t-il pour cela avoir résolu deux épineux problèmes : celui de l’enfouissement des déchets, ainsi que le démantèlement des centrales les plus anciennes.