Pollution : un Français émet directement moins de gaz à effet de serre que la moyenne mondiale

Libération

D’après les données disponibles pour 2023, les émissions moyennes de CO2 d’un habitant en France sur l’année sont inférieures à celles de la moyenne mondiale. Elles atteignent en effet 4,60 tonnes par an, contre 4,66 pour les émissions mondiales, selon l’organisme Global Carbon Budget.

Toutefois, il ne s’agit ici que des «émissions territoriales» : le CO2 émis sur le sol français. Ce chiffre décline depuis les années 70, ce qui n’est pas spécifique à la France. La plupart des pays avancés sont dans le même cas. Même les Etats-Unis ont vu leurs émissions annuelles par habitant baisser d’un tiers depuis 1978.

La France est cependant, avec la Suisse et le Royaume-Uni, l’un des pays développés pour lequel les émissions par tête sont aujourd’hui les plus faibles. Dans ces trois pays, les principales raisons de cette baisse ces quarante dernières années sont le déploiement progressif d’énergies décarbonées pour produire l’électricité (énergie renouvelable et nucléaire) et la désindustrialisation.

Pour le Royaume-Uni, pays de la première révolution industrielle, les émissions territoriales de CO2 par habitant sont même inférieures à ce qu’elles étaient il y a 175 ans (en 1850), malgré une progression considérable du niveau de vie moyen depuis. La raison ? La plus grande efficacité énergétique permise par le progrès technique et l’abandon presque total du charbon, l’une des énergies dont l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre est le plus élevé.

En revanche, en prenant également en compte l’impact climatique de la production de biens importés, on rajoute deux tonnes aux émissions par Français, Britannique ou Suisse. Et lorsqu’on rajoute au CO2 les autres gaz à effet de serre (1), on rajoute deux tonnes supplémentaires d’équivalent CO2. Ce qui fait un total d’un peu moins de 9 tonnes par Français tout compris.

(1) Les émissions des autres gaz responsables de l’effet de serre comme le méthane peuvent être convertis en équivalent CO2 en fonction de leur impact sur le climat.