Paris: plusieurs milliers de personnes rassemblées contre la transphobie place de la République
À Paris, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées place de la République, ce dimanche 5 mai, pour dénoncer “l’offensive transphobe” en cours selon elles contre les droits des personnes trans.
Plusieurs milliers de personnes réunies à Paris contre la transphobie
“Anti-patriarcat, anti-capitaliste, solidarité avec les trans du monde entier!” Collectifs militants, élus de gauche, syndicalistes, jeunes: plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 5 mai à Paris, et dans toute la France, pour dénoncer “l’offensive transphobe” en cours selon elles contre les droits des personnes trans.
À Paris, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées place de la République en début d’après-midi, selon les organisateurs. Parmi les personnalités politiques présentes, les sénateurs Ian Brossat (PCF) et Mélanie Vogel (EELV), la députée Sandrine Rousseau (EELV), la conseillère de Paris Alice Coffin (EELV) ou la maire de Tilloy-lez-Marchiennes Marie Cau, connue pour avoir été la première femme transgenre élue à la tête d’une mairie.
L’appel à la mobilisation a été initialement lancé par plus de 800 collectifs et personnalités dont Annie Ernaux, Vanessa Springora, Act Up-Paris, le Planning familial, dans une tribune publiée mardi 30 avril. La France insoumise et le Parti socialiste avaient également appelé à manifester.
À ce jour, “1.900 signatures” ont rejoint cet appel pour “répondre en urgence au climat atroce” qui pèse sur les personnes trans en France et dans d’autres pays, a indiqué au cours d’une conférence de presse organisée en amont du rassemblement parisien, Sasha Yaropolskaya, militante du collectif Du pain et des roses. Le psychologue Morgan Noam et la militante Lexie Agresti se sont également exprimés.
Soutien aux mineurs trans
Sur les pancartes, on pouvait notamment lire des propos soutenant les droits des mineurs trans, rappellant que les droits des personnes transgenres sont des droits humains, ou réclamant “des moyens dans la santé pour les transitions”.
Au milieu d’une foule principalement constituée de jeunes clamant par exemple “IVG, transition, c’est mon corps et c’est ma décision”, un couple plus âgé se fraye à grand-peine un chemin dans “l’espoir de retrouver” leur enfant de 27 ans “parti sans laisser d’adresse” il y a deux ans après sa transition.
“Sûrement parce qu’on n’a pas compris assez vite sa souffrance d’inadéquation”, glissent ces parents qui se disent “traumatisés et effondrés”. Refusant de donner leur patronyme, ils confient “culpabiliser” et avoir trouvé de l’aide au sein de l’association Outrans.
“Il faut contrer les lois de l’extrême droite”
Dans le collimateur des manifestants, un rapport sur la transidentification des mineurs rédigé par le groupe Les Républicains au Sénat. Des associations voient dans ce texte, qui a débouché sur une proposition de loi examinée le 28 mai en séance publique, un retour des thérapies de conversion, ce que ses auteurs démentent.
Les associations dénoncent également la publication et la promotion du livre Transmania qui se présente comme une “enquête sur les dérives de l’identité transgenre” et une proposition de loi de la députée RN, Joëlle Mélin, visant à “protéger les mineurs contre certaines pratiques médicales et chirurgicales” en matière de transition de genre.
Laura Menge, avocate et militante LGBT, déplore “un contexte réactionnaire”. “Il faut contrer les lois de l’extrême droite et de la droite et les thérapies de conversion qui sont des aberrations”, revendique, un drapeau transgenre à la main, Laurène Joseph.
Interpellé par la mairie de Paris, l’opérateur JCDecaux a procédé au retrait des affiches qui faisaient la promotion du livre Transmania dans les rues de la capitale, les jugeant contraires à sa charte de déontologie et a présenté ses excuses.
Une conférence en présence des deux autrices, qui se défendent de toute transphobie et dénoncent de la “censure”, est prévue ce lundi soir à l’université Panthéon-Assas à l’initiative du syndicat La Cocarde étudiante.