"Injuste, mais on n'ira pas jusqu'à faire grève": la réaction de Sud-Rail à la mise à l'écart de Jean-Pierre Farandou
Le PDG de la SNCF quittera son poste après les Jeux olympiques. Selon les syndicats, il paie l’accord négocié sur les départs à la retraite, un accord que le gouvernement l’accuse d’avoir obtenu dans leur dos et qu’il voit comme un moyen de contourner la réforme des retraites.
Un petit mandat et puis s’en va. Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou quittera ses fonctions après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris a annoncé mardi le gouvernement. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire invoque la limite d’âge de 68 ans que Jean-Pierre Farandou attendra en juillet 2025. Mais le PDG de la SNCF pourrait payer l’accord sur les retraites passés avec les cheminots jugé trop généreux, alors que son bilan à la tête de la compagnie ferroviaire a été salué notamment par les sénateurs mardi.
Fabien Villedieu (Sud Rail)
“S’ils reviennent sur cet accord, c’est le feu à la SNCF”, prévient déjà ce mercredi sur RMC et RMC Story Fabien Villedieu, membre du bureau fédéral de Sud Rail alors que chose rare à la SNCF, tous les syndicats ont validé l’accord avec la direction de Jean-Pierre Farandou.
L’accord avec les syndicats qui irrite le gouvernement
L’accord obtenu avant les Jeux olympiques, prévoit des mesures de retraite anticipée pour certains cheminots ce qui a provoqué la colère de l’aile droite du gouvernement y voyant un contournement de la réforme des retraites. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire accuse également Jean-Pierre Farandou d’avoir négocié cet accord dans son dos.
“C’est complètement faux, le gouvernement était bien au courant”, balaie Fabien Villedieu. “C’est même à la demande du gouvernement que ces accords ont été négociés”, ajoute le syndicaliste qui assure que l’accord, dont le coût est estimé à 35 millions d’euros, sera “financé à 100% par le travail des cheminots”.
“L’ADN de Sud-Rail, ce n’est pas de défendre les patrons”
D’autant plus que sous la gouvernance de Jean-Pierre Farandou, la SNCF a retrouvé des couleurs. En 5 ans, il est parvenu à remettre les comptes de la compagnie ferroviaire dans le vert avec des bénéfices records.
Le départ de Jean-Pierre Farandou ne devrait pas entraîner de mouvement des syndicats: “On n’ira pas jusqu’à faire grève, l’ADN de Sud-Rail, ce n’est pas de défendre les patrons mais c’est injuste et on le dit”, prévient Fabien Villedieu.
Plusieurs noms circulent pour succéder à Jean-Pierre Farandou dont ceux de l’ancien Premier ministre Jean Castex, aujourd’hui à la tête de la RATP les métros parisiens, ou de l’actuelle responsable du pôle gares à la SNCF Marlène Dolveck.