Un chalutier chinois de pêche au calmar à Stanley, capitale des îles Malouines, Amérique du Sud.
L’environnement pâtit toujours d’une diplomatie chancelante. C’est le cas dans la région des îles Malouines, cet archipel au large des côtes argentines disputé entre le Royaume-Uni et l’Argentine, où la surpêche atteint un niveau tel qu’elle met en danger la riche biodiversité de la région, rapporte le Guardian ce lundi 19 février.
La zone concernée, le «Blue Hole», est située au nord des îles Malouines, officiellement sous souveraineté britannique, et à environ 320 kilomètres de l’Argentine, juste en dehors des zones économiques exclusives des deux territoires. Les tensions géopolitiques empêchent l’élaboration d’un accord de pêche régional, favorisant la libre concurrence entre les flottes de pêche qui chalutent allégrement l’océan sans réglementation ni surveillance.
400 navires dans le «Blue Hole»
Le nombre de navires opérant dans la région est d’ailleurs monté en flèche ces derniers mois. Selon les contrôles de routine effectués par le gouvernement des îles Malouines, plus de 400 navires pêchaient dans le «Blue Hole» à la fin du mois de janvier, contre 80 à la fin du mois de novembre. La plupart de ces navires sont chinois, selon ces données, et nombre d’entre eux éteignent leurs trackers lorsqu’ils entrent dans la zone, ce qui rend leurs activités difficiles à quantifier.
«Cette activité est désastreuse», alerte Teslyn Barkman, membre de l’assemblée législative des Malouines. «Elle n’est ni déclarée, ni réglementée, mais elle est légale en raison de l’absence d’accord régional sur la manière dont la zone devrait être gérée.» Le manque d’échange de données entre l’archipel et le continent complique le contrôle de la pêche dans l’ensemble de la région. Si certaines administrations argentines se sont engagées à améliorer la situation, «malheureusement, d’autres se sont retirées des discussions ou ont érigé de nouveaux obstacles», remarque Teslyn Barkman.
Les navires de pêche ont l’obligation de détenir une licence délivrée par leur pays d’origine et de respecter les règles établies par leur gouvernement. D’ailleurs, la vente de licences de pêche représente environ deux tiers de l’économie des Malouines, de quoi en faire l’industrie la plus importante de la région. Toutefois, dans la plupart des pays du monde, des protections supplémentaires sont offertes par les organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP), ces organismes internationaux composés des pays ayant des intérêts dans la zone concernée et qui agissent contre la surpêche. Rhys Arangio, directeur exécutif de Colto, un organisme commercial représentant les entreprises de pêche de la région, assure que son organisation soutient la création d’une ORGP, mais que la géopolitique «fait obstacle».
Pour Alex Reid, patron d’une flotte de pêche au calmar, l’absence de réglementation a créé «une foire d’empoigne». «C’est une mauvaise situation pour toute la région, mais jusqu’à présent, les politiques régionales n’ont pas été assez avisées pour prendre des dispositions raisonnables en vue de gérer la zone», affirme-t-il, ajoutant que «les ressources sont maintenant pêchées par un grand nombre de navires de différentes nationalités et que les stocks sont en train de s’épuiser».
Point clé de biodiversité
Même constat du côté de Janet Robertson, la directrice générale de Consolidated Fisheries, une société basée dans les îles Malouines. Selon elle, le nombre «sans cesse croissant» de flottes étrangères crée un «risque sérieux» pour la durabilité des populations de calmars. «Celles-ci sont d’une importance économique considérable pour nous», souligne-t-elle. Le gouvernement estime qu’environ la moitié du calmar consommé en Espagne provient des Malouines.
La surpêche menace non seulement les espèces de poissons ciblées, mais aussi l’écosystème dans son ensemble. Le «Blue Hole» est un «point clé pour la biodiversité, non seulement dans la région mais dans le monde entier», note Hernán Pérez Orsi, de Greenpeace Argentine, qui regrette l’absence d’un accord. «En fin de compte, c’est la population de poissons qui en pâtit.»
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