Fernando Alonso regarde l’avenir avec confiance chez Aston Martin. (H. Bratic/Presse Sports)
Dans la foulée de l’annonce de sa prolongation avec Aston Martin pour plusieurs saisons, Fernando Alonso est revenu sur les raisons de ce nouvel accord avec l’écurie basée à Silverstone et la façon dont il envisageait cet avenir et sa fin de carrière en F1 dont il refuse de fixer la date.
Moins de trente minutes après l’annonce de sa prolongation, c’est un Fernando Alonso détendu et toujours aussi au clair avec ses idées qui s’est présenté en conférence de presse via Teams. Gérant d’abord les choses lorsque Adrian Atkinson le patron de la communication de l’écurie avait laissé son micro sur « mute » sans le savoir, il a ensuite déroulé les raisons de cette prolongation annoncée pour plusieurs années, « le plus long contrat de ma carrière », a même affirmé l’Espagnol de 42 ans sans en dire plus sur la durée exacte.
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«Â La décision de prolonger avec Aston Martin a-t-elle été facile à prendre ?
Oui, c’était facile parce que les choses n’ont pas beaucoup changé par rapport au moins de février où j’avais évoqué le futur. J’avais juste besoin de quelques semaines pour savoir si j’étais prêt à m’impliquer pour encore quelques années en F1 vu le calendrier de plus en plus intense. Mon amour pour la F1 et Aston Matin n’ont pas changé. Une fois ma décision de continuer prise, je me suis assis avec Aston, qui était ma priorité. Ils voulaient me garder, je voulais rester et quand deux parties veulent la même chose, on trouve forcément un accord. Je me sens chez moi et j’ai un fort sentiment de loyauté envers cette équipe. On a commencé ensemble il y a un an et demi, et on a réalisé des choses sans doute jamais vues comme remonter aussi vite dans la hiérarchie que l’an dernier. Ce n’est que le début de l’histoire entre nous.
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Votre nom était évoqué un peu partout. Avez-vous vraiment considéré ces options ?
J’ai discuté avec d’autres équipes, c’est normal quand on négocie. Il faut écouter tout le monde, évaluer le marché. Les écuries font pareil, contactent tout le monde, même s’il n’y a pas un énorme intérêt, pour avoir toutes les informations. Dans ma tête, Aston était la chose logique à faire. C’est là aussi que je me suis senti le plus désiré. Ici, il y avait une envie claire de travailler ensemble alors qu’ailleurs, il fallait peut-être attendre un peu que les choses se décantent. Je voulais dicter mon destin, faire ce qui est le mieux dans le timing qui me convient. On verra combien d’années je vais piloter mais même après ma carrière, je vais utiliser mon expérience en F1 et en sport auto au bénéfice d’Aston Martin qui m’a donné une telle opportunité à ce stade de ma carrière.
Ce contrat pour plusieurs saisons, c’était un aspect clé pour vous.
Oui, c’était important, je ne vais pas mentir. Un projet d’une seule année n’aurait pas été logique pour moi. Tout l’intérêt de ce projet, c’est ce qu’on construit : le nouveau campus l’an dernier, la nouvelle soufflerie cette année et puis le nouveau règlement à venir avec le carburant durable, que je veux découvrir, et Honda qui arrive comme partenaire (en 2026)… Ce sont des choses qui comptaient dans la décision de rester.
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Un des faits marquants, c’est que vous allez retrouver Honda, futur motoriste d’Aston Martin avec lequel les choses s’étaient mal passées pour vous chez McLaren (il avait une fois affirmé ironiquement à la radio que le moteur était du niveau du GP2, la F2 de l’époque).
C’est un constructeur qui a eu énormément de succès en Formule 1 et en sport auto en général. C’est une entreprise que j’ai toujours respectée. Oui, ça n’a pas marché pour nous avec McLaren (2015 à 2017) mais juste après ils ont réglé tous les problèmes et ils dominent le sport maintenant avec des titres de champions (associé à Red Bull). La base est très solide chez eux et ils ont la capacité de construire quelque chose de très beau à Sakura (où se trouve l’usine de Honda pour la compétition). J’ai visité l’endroit à trois reprises et même si je n’y suis pas retourné, je sais qu’ils sont motivés. Ils auront tous les outils pour avoir du succès.
Ce contrat veut dire que vous serez encore pilote de F1 à 45 ans, ce qui n’a plus été vu depuis 1975 (et Graham Hill) !
Oui, j’aurais 45 ans et je serai au volant (sourire). Mais Lewis (Hamilton) aura 40 ans l’an prochain et donc on sera deux quadras sur la grille ! Si je sens que je ne suis plus motivé ou que je ne suis pas en forme ou même trop lent, je serai le premier à lever la main pour trouver une solution. On a une relation très honnête avec l’équipe mais je ne vois pas ça venir prochainement. Pour l’instant, j’ai ressenti que les sacrifices étaient moins importants que le plaisir de piloter. Je m’entraîne, je mange je vis pour être en forme pour piloter une F1. Un moment viendra où je trouverai qu’il faut que je change mon style de vie. Le point négatif à l’heure actuelle, c’est que ma famille me manque parce que je ne mène pas une vie normale. Mais j’ai bien discuté avec mes proches avant de prendre la décision et ils vont plus souvent venir sur des courses. Ma mère, ma soeur, mes nièces seront toutes à Miami par exemple ! On essaie de s’adapter pour que je puisse un peu plus avoir les choses qui me manquent. »
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