"C’est un jeu entre le Hamas et Israël": une habitante francophone de Rafah témoigne sur RMC
Plus d’un million de gazaouis dans la région de Rafah vivent dans la confusion depuis lundi, avec une annonce de trêve acceptée par le Hamas mais pas par Israël qui a poursuivi ses bombardements.
La trêve n’est toujours pas actée entre le Hamas et Israël. La journée de lundi a été riche en rebondissements. Le Hamas a accepté l’accord de trêve proposé par le Qatar et l’Egypte. Mais pour l’instant, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netenyahu, cette proposition est “loin des exigences israéliennes”. Et lundi soir, Israël a mené d’intenses bombardements sur l’est de la ville de Rafah faisant au moins 5 morts. Une zone où les habitants avaient été exhortés à partir par l’Etat hébreu.
Une photo prise depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, samedi 4 février 2024.
Les habitants de Rafah vivent dans la crainte et dans la confusion à l’image d’Asma, une citoyenne palestinienne francophone contactée par RMC. Depuis la maison de sa sœur au nord de la ville elle nous explique bien entendre bien les avions qui bombardent…
Pas d’eau, pas de gaz…
Asma s’est réfugiée là après avoir fui Khan Younes. “C’est dur”, confie-t-elle. La nuit, elle fait des cauchemars, et la journée, elle a le ventre noué par la peur d’une offensive israélienne au sol.
“S’ils font une opération ici, on sera obligés de rentrer à notre appartement. Et c’est vrai que les conditions à Rafah sont très difficiles, il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, pas de gaz…”, énumère-t-elle.
“Je n’ai confiance en aucun des côtés”
Et lundi, c’était la confusion dans les rues de Rafah. Depuis sa fenêtre, Asma a d’abord vu des dizaines de voitures fuir, puis la liesse au moment où le Hamas annonce accepter une proposition de trêve, toujours pas validée par Israël.
“C’est de la politique, c’est un jeu entre le Hamas et Israël. Moi, je n’ai pas confiance en aucun des côtés. Mais on espère quand même que les choses s’arrêtent parce que c’est insupportable”, assure-t-elle.
Lundi une partie de sa famille, ses tantes, ses oncles, ont quitté l’est de la ville avant que la zone ne soit bombardée par l’armée israélienne.