Ces deux périodes de la vie pendant lesquelles on souffrirait le plus de solitude, identifiées par une étude

Ces deux périodes de la vie pendant lesquelles on souffrirait le plus de solitude, identifiées par une étude

Des scientifiques américains ont étudié l’évolution de la solitude au cours de la vie. Selon leurs observations, ce sentiment si subjectif serait à son paroxysme deux fois : au début de la vie d’adulte et pendant le troisième âge.

Si la solitude est une sensation complexe qui peut toucher tout un chacun, une nouvelle étude révèle qu’elle s’aggraverait particulièrement au fil des années. Définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une “douleur sociale liée au fait de ne pas se sentir en lien avec autrui”, la solitude est un mal qui peut avoir de lourdes répercussions sur la santé, mentale comme physique. Dans un communiqué paru en novembre 2023, l’OMS estimait que la solitude serait une “menace urgente pour la santé”, de sorte que “le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air”.

À travers une nouvelle étude, des scientifiques américains se sont intéressés au sentiment de solitude que l’on peut éprouver dans sa vie d’adulte. Ils ont cherché à comprendre l’évolution et la fluctuation de ce sentiment, ainsi que ses facteurs de risque.

Le début de la vie d’adulte et le troisième âge seraient les plus prédisposés à la solitude

Publiée dans la revue Psychological Science, l’étude a été menée par une équipe de l’université Northwestern, située dans l’État de l’Illinois. Afin de répondre à leurs interrogations, les chercheurs ont passé en revue neuf études longitudinales, menées avant la pandémie de Covid-19, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède, aux Pays-Bas, en Australie et en Israël. Après avoir examiné les travaux antérieurement publiés, ils ont constaté que la solitude à l’âge adulte suit une courbe en forme de “U”. Selon leurs observations, le sentiment de solitude serait le plus élevé chez les jeunes adultes ainsi que les adultes âgés, et en parallèle le plus faible au milieu de l’âge adulte.

“Ce qui est surprenant, c’est la constance de l’augmentation de la solitude à l’âge adulte”, a commenté Eileen Graham, autrice de l’étude et professeure de sciences sociales médicales à l’école de médecine de l’université Northwestern. Et de poursuivre : “Il existe de nombreuses preuves avançant que la solitude est liée à une détérioration de la santé, c’est pourquoi nous voulions mieux comprendre qui est seul et pourquoi les gens deviennent de plus en plus seuls à mesure qu’ils vieillissent, afin que nous puissions, nous l’espérons, commencer à trouver des solutions afin de limiter ce phénomène.”

Les femmes principalement touchées par la solitude

D’après les résultats de cette vaste étude, les personnes souffrant le plus d’une solitude persistante étaient, de manière disproportionnée, des femmes, qui étaient plus isolées, avec une éducation limitée, des revenus faibles, qui présentaient des limitations fonctionnelles, divorcées ou veuves, fumeuses et en moins bonne santé cognitive, physique ou mentale.

Quant à la solitude observée à la fin de l’adolescence, elle serait liée aux transitions importantes que vivent les jeunes adultes, par exemple liées à la fin de leur parcours d’éducation, le début de leur carrière ou encore les changements de relations avec leurs proches, comme une séparation amicale ou amoureuse. “Au fur et à mesure que les gens vieillissent et avancent dans le milieu de leur vie, ils commencent à s’établir et s’enraciner, consolidant leurs groupes d’amis adultes, leurs réseaux et leurs relations avec leurs partenaires de vie. Nous avons la preuve que les personnes mariées ont tendance à se sentir moins seules, donc pour les adultes plus âgés qui ne sont pas mariés, trouver des contacts sociaux significatifs contribuera probablement à atténuer le risque de solitude persistante”, termine par expliquer Tomiko Yoneda, autrice de l’étude et professeure de psychologie.

Sources :

• L’OMS crée une Commission pour favoriser le lien social – Organisme mondial de la santé (OMS)
• Do We Become More Lonely With Age? A Coordinated Data Analysis of Nine Longitudinal Studies – Psychological Science
• As we age, we grow more lonely – Université Northwestern

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