"Ce n'est pas une vie": à Thiais, les habitants d'une tour de 14 étages sont privés d'ascenseur
Alors que les ascenseurs de cet immeuble du Val-de-Marne sont en panne depuis le 25 avril, le bailleur social, la RIVP affirme que les réparations ne pourront être effectuées que le 15 mai prochain.
“J’ai l’impression qu’on est pas écoutés, qu’on s’en fiche.” Voilà près de deux semaines, depuis le 25 avril, que les locataires d’une tour de 14 étages à Thiais (Val-de-Marne) sont privés de leurs deux ascenseurs. Selon le bailleur social, la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris), les réparations ne pourront être effectuées que le 15 mai prochain.
Logements sociaux à Thiais, au sud de Paris, le 21 janvier 2023
En attendant, les quelque 150 habitants de l’immeuble vivent une véritable galère. À l’image de Myriam, qui habite au dernier étage avec son mari et ses deux jeunes enfants. Dans les escaliers, les deux parents s’arrangent pour porter leur fille sur le dos. Quant à leur fils, “il monte à pieds”, souffle la mère de famille.
“On fait comme on peut, on fait des pauses, on s’arrête, on essaie de monter doucement. Mais ce n’est pas une vie”, poursuit Myriam.
Même constat pour Marie-Pierre, qui habite aussi au 14e étage. Cette dernière s’organise pour faire toutes ses courses en une seule fois le matin. “Mais l’après-midi, je sors. On ne va pas rester enfermés comme des animaux parce qu’à la RIVP, ils n’en ont rien à faire!”
Supression des charges et gel du loyer
Contacté par BFM Paris, le bailleur social assure être au courant de la situation. La RIVP affirme que ses équipes sont largement mobilisées pour informer les locataires et identifier ceux qui ont des problèmes de moblité ou des fragilités nécessitant des aides à la personne.
C’est le cas du mari de Dominique, habitant au 12e étage. Ce dernier, amputé et en fauteuil roulant, est hospitalisé depuis neuf jours car il ne peut pas monter les escaliers. “Mon mari ne va pas bien, il se sent délaissé, déplore Dominique. Il ne faut pas que ça dure. Il n’a pas demandé à être hospitalisé.”
En guise de dédommagement, les locataires ont demandé la supression des charges ainsi que le gel du loyer du mois de mai.