Cas de fièvre de Lassa dans le Val-de-Marne : qu’est-ce que ce virus endémique venu d’Afrique de l’Ouest ?
Ce virus, identifié en 1960 dans la ville de Lassa, au Nigeria, est une zoonose, c’est-à-dire qu’il passe de l’animal à l’homme. (Illustration) LP / Olivier Arandel
Un patient souffrant d’une fièvre de Lassa est hospitalisé à Saint-Mandé, à l’hôpital militaire Bégin, dans le Val-de-Marne. Le patient se porte bien mais une enquête épidémiologique est en cours pour recenser les cas contacts à risque. Voici ce qu’il faut savoir de cette fièvre hémorragique virale aiguë qui sévit en Afrique de l’Ouest.
Elle est endémique dans plusieurs pays notamment au Bénin, au Ghana, en Guinée, au Liberia, au Mali, en Sierra Leone ou encore au Nigeria, où elle a provoqué vingt morts en une semaine mi-avril.
Ce virus, identifié en 1960 dans la ville de Lassa, au Nigeria, est une zoonose, c’est-à-dire qu’il passe de l’animal à l’homme. Il peut se transmettre de deux façons : soit par contact avec des aliments ou produits ménagés contaminés par les excréments et les urines d’un rongeur du genre Mastomys, appelé communément « rongeur à mamelles multiples », qui vit à proximité des habitations, soit d’homme à homme, par contact direct avec les sécrétions organiques d’une personne contaminée.
80 % des patient infecté sont asymptomatiques
Ce virus infecte 100 000 à 300 000 personnes et provoque 5 000 à 6 000 décès par an, indique l’Institut Pasteur. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le taux de létalité de cette pathologie est de 1 %. Celui des patients atteints de formes sévères peut atteindre 15 % en milieu hospitalier.
Environ 80 % des personnes contaminées par le virus de Lassa n’ont pas de symptômes, mais une infection sur cinq entraîne une « atteinte sévère de plusieurs organes comme le foie, la rate et les reins ».
Vomissements, céphalées, douleurs abdominales…
La durée d’incubation varie de 2 à 21 jours. Si elle est symptomatique, la fièvre de Lassa se manifeste par de la fièvre, une faiblesse généralisée puis des céphalées, une irritation de la gorge, des nausées, des vomissements, des diarrhées, de la toux, voire des douleurs thoraciques, musculaires et abdominales. Dans les cas sévères, les symptômes s’aggravent ensuite avec l’apparition d’œdème ou encore de signes hémorragiques.
La maladie est extrêmement grave pour les femmes enceintes, particulièrement lorsqu’elle se déclare en fin de grossesse. Selon l’OMS, le décès de la mère et/ou du fœtus survient dans plus de 80 % des cas observés durant le troisième trimestre. Pour les patients survivants, des séquelles graves peuvent persister comme la surdité.
Il n’existe pas de vaccin contre la fièvre de Lassa. Côté traitement, une molécule est efficace, mais seulement si elle est administrée tôt après l’infection : la ribavirine. Or le diagnostic est souvent difficile au premier stade de la maladie. La fièvre de Lassa ressemble notamment à d’autres fièvres hémorragiques virales comme Ebola.