Botox ou Notox ? Les dernières avancées pour ralentir les effets du temps

Toujours en tête, la toxine botulique devance les produits de comblement, comme l’acide hyaluronique.

«Notox» ! Sur les réseaux sociaux, c’est la tendance qui monte, que l’on doit à la contraction de «no» et de «Botox.» Pour résumer, une approche (pas si nouvelle) de l’anti-âge qui propose de lutter contre le vieillissement cutané avec des traitements non invasifs plutôt que des injections. Cela englobe les massages, mais aussi l’acupuncture, les LED, la gym du visage et, bien sûr, les cosmétiques. Pourtant, en parallèle, le marché de la médecine esthétique ne s’est jamais aussi bien porté. Il se chiffre en milliards de dollars et croît de 5 % par an partout dans le monde, et plus encore aux États-Unis et en Asie. Toujours en tête, la toxine botulique devance les produits de comblement des rides, comme l’acide hyaluronique.

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Une croissance confirmée par les deux congrès consacrés à la médecine esthétique, qui se sont tenus récemment : la 22^e édition de l’AMWC (Aesthetic and Anti-Aging Medicine World Congress) à Monaco, et la 25^e édition de l’IMCAS (International Master Course on Aging Science), à Paris, grand rendez-vous annuel des professionnels de la dermatologie clinique, de la chirurgie plastique et de la médecine anti-âge. Plus de 800 experts s’y sont réunis pour parler des grands sujets du moment : injections, lasers, thérapie cellulaire, médecine régénérative, greffes de tissus adipeux, intelligence artificielle et éthique… «Il y a des enjeux cruciaux à l’heure des médias sociaux, des abus marketing et des fake injectors (personnes qui pratiquent des injections de manière illégale, NDLR), a rappelé le D^r Benjamin Ascher, chirurgien plasticien et pilier du congrès. Il faut trouver le bon équilibre entre information et racolage.»

La santé comme préoccupation majeure

La santé est un autre enjeu majeur, et la préoccupation principale de la D^re Nelly Gauthier, médecin esthétique, qui a pris la parole lors d’une conférence de presse organisée par le groupe pharmaceutique Menarini. «Mon métier, c’est la santé, et j’entends par là : la santé de l’image de soi.» Elle n’hésite pas à comparer l’esthétique et l’histoire de l’art. «Si l’on regarde les peintures du Moyen Âge, on voit des visages sans émotion, tous identiques, avec des proportions et des perspectives irréelles. Lors de la Renaissance florentine, tout a changé. En s’inspirant de l’Antiquité, Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Raphaël se sont approchés au plus près de la vie.» Pour la D^re Gauthier, le Moyen Âge de la médecine esthétique, ou l’ère des «sans âge», est en train de s’achever, et nous entrons dans la Renaissance 2.0. Celle-ci s’appuie sur quatre piliers : le respect des émotions, une vraie connaissance de l’anatomie fine grâce aux découvertes médicales, une technique infaillible avec le meilleur des instruments et des produits et, enfin, la sécurité. Et tout commence dès la première consultation.

«Il y a 10 % de ce qu’on dit et 90 % d’implicite, insiste la médecin esthétique. On n’exprime jamais le plus important. C’est pourquoi j’y consacre plus d’une heure d’écoute active. Parfois, il ne faut rien faire à cause du contexte émotionnel. Si quelqu’un a peur, ça se passera mal. Ensuite, tout est question d’harmonie. Je demande toujours une photo de la patiente avant ses 30 ans. Pas pour qu’elle retrouve son visage de jeune fille, mais pour respecter ses proportions personnelles.» En effet, les différentes couches du visage, muscles, graisse, peau et os ne vieillissent pas au même rythme, ni de la même façon, pour tout le monde. Il faut aussi tenir compte des points fixes du visage, notamment de la ligne ligamentaire qui part au-dessus du sourcil, passe par la patte-d’oie, le milieu de la joue puis finit sur le menton. «Si on injecte au mauvais endroit ou de façon trop superficielle, c’est contre-productif et on risque d’accélérer la disgrâce», ajoute la spécialiste. Restent les complications éventuelles, précoces ou tardives, rares mais toujours possibles. Seul un médecin aguerri peut y remédier. Pas une esthéticienne de fortune dans un spa.

Alternatives naturelles

De nombreuses femmes préfèrent les alternatives naturelles et refusent de se faire piquer à la première ride par conviction, peur ou manque de moyens financiers. «C’est vraiment une autre démarche, confirme Chantal Lehmann, une des pionnières du massage facial. Il y a vingt ans, j’ai commencé à entraîner les muscles du visage comme ceux du corps et j’ai compris que ça marchait en ressentant des courbatures. Au fil des années et de mes voyages, j’ai enrichi ma technique et créé le massage HoliFitness, qui fusionne 450 techniques que je personnalise à chaque cliente. J’ai ainsi traité des hémiplégies faciales et obtenu des résultats. Mais attention, pour que ça marche, il faut solliciter les muscles et les faire travailler en antagonisme. Et faire des répétitions, comme au sport. Pendant une séance, la femme n’est pas passive, elle travaille avec moi. Le kobido, par exemple, est un excellent massage tissulaire et circulatoire, mais il n’agit pas sur les muscles.»

Quels résultats en attendre ? Des pommettes et les commissures de la bouche remontées, des rides atténuées, un super éclat. Chantal Lehmann est sans doute la seule au monde à avoir réalisé une étude clinique pour étudier les effets de sa pratique, sur 32 personnes ayant suivi dix séances chacune. « À l’échographie, on a constaté un derme 7 % plus épais, relate-t-elle. Cela paraît peu, mais c’est énorme. J’ai des résultats à tous les âges mais, bien sûr, plus on commence tôt et plus on le fait régulièrement, plus c’est efficace. Le bon protocole : cinq séances rapprochées, puis une fois par mois avec quelques petits exercices simples à faire à la maison.» Pragmatique, elle n’est pas opposée à la médecine ni à la chirurgie esthétique. «Les méthodes peuvent être complémentaires, en pré ou en post-lifting par exemple. En cas de vrai relâchement, notamment des paupières, rien ne remplace le bistouri.» Mais elle n’aime pas trop le Botox, qui fait l’œil rond et, selon elle, «asphyxie peu à peu la peau. Je ne le trouve intéressant que pour traiter la ride du lion.» Elle se déclare aussi plutôt favorable aux LED, qu’elle utilise régulièrement (notamment Lightinderm et le masque Lucibel.le) et à la radiofréquence (Morpheus). «Sauf pour les visages trop minces, car ça grignote le gras.»

Soin HoliFitness, 1 h 15, 250 €, chantallehmann.com

Ralentir les effets du temps

D’autres mains expertes ont développé leur protocole signature. À commencer par Farnaz Archange. Éclat, grain de peau resserré, ridules estompées… La facialiste a une clientèle fidèle (dont pas mal d’actrices et acteurs) qui vient ralentir les effets du temps dans son cabinet près de la place de l’Étoile, à Paris. Cette Iranienne au grand cœur, et aux mains magiques, ne jure que par la santé et donne de bons conseils d’hygiène de vie. Elle ne travaille qu’avec Isun, une marque 100 % naturelle aux plantes médicinales traitées à froid et chargée en énergie grâce aux cristaux

180 € le soin d’1 h, 250 € le soin complet d’1 h 30, farnaz.paris

La marque Seasonly est, elle aussi, une fervente militante de la tendance Notox. Dans ses Skin Studios, on s’adapte à votre emploi du temps et à votre budget. Ce qui permet de venir plus souvent et on le sait, dans ce domaine, seule la régularité paie. Lift Coréen, Massage Intrabuccal, Soin Tensiolift…, chaque soin, chacun à sa façon, réveille l’éclat du visage, redessine l’ovale et les contours de la bouche. Enfin, n’oublions pas les expertes aux doigts de fée qui ont remis les massages du visage sur le devant de la scène : Aline Faucheur, la reine du kobido, Sophie Carbonari, Delphine Langlois, Marie Depoulain ou encore Élisabeth Nado.

65 € pour 30 min, 145 € pour 1 h, seasonly.fr