Après la convocation de l’ambassadeur français en Russie, Paris dénonce une volonté d’« intimidation » de Moscou
Après la convocation de l’ambassadeur français en Russie, Paris dénonce une volonté d’« intimidation » de Moscou
La France a dénoncé ce mardi 7 mai une volonté « d’intimidation » de la Russie après la convocation lundi de l’ambassadeur français à Moscou, Pierre Lévy, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.
«Â La France constate que les canaux diplomatiques sont une nouvelle fois détournés à des fins de manipulation de l’information et d’intimidation », indique ce communiqué.
La Russie a convoqué lundi l’ambassadeur français pour dénoncer la politique « provocatrice » de Paris concernant le conflit en Ukraine, après que le président français Emmanuel Macron eut de nouveau évoqué la possibilité d’y envoyer des troupes occidentales. Pierre Lévy avait déjà été convoqué début avril après que le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé que Paris n’avait plus « intérêt » de discuter avec Moscou.
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«Â Du fait des déclarations de plus en plus belliqueuses des autorités françaises et de la réception d’informations faisant étant d’une implication grandissante de la France dans le conflit autour de l’Ukraine […] l’ambassadeur de France Pierre Lévy a été convoqué », avait justifié dans un communiqué la diplomatie russe. « La partie russe a présenté son évaluation de principe de la ligne destructrice et provocatrice de Paris, qui conduit à une escalade du conflit », a-t-elle ajouté.
« Inversion des responsabilités »
Moscou s’est « de nouveau livré à une inversion des responsabilités, cherchant à accuser les pays occidentaux de menacer la Russie, alors que celle-ci mène depuis plus de deux ans en Ukraine une guerre d’agression au mépris du droit international et qu’elle poursuit, notamment au travers de cyberattaques et d’actions hybrides, ses manœuvres agressives visant à déstabiliser les pays européens », a répondu Paris ce mardi.
La France « continuera de soutenir dans la durée l’Ukraine qui défend sa souveraineté et son intégrité territoriale contre l’agression russe », a averti le ministère des Affaires étrangères dans le même communiqué.
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Dans un entretien à l’hebdomadaire « The Economist », publié jeudi, Emmanuel Macron a assumé sa position sur le possible envoi de troupes en Ukraine. « Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne − ce qui n’est pas le cas aujourd’hui − on devrait légitimement se poser la question », a dit le président français.
Il avait créé la controverse fin février en affirmant que l’envoi de forces armées occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas « être exclu » à l’avenir. La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, s’étaient nettement démarqués, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.
L’ambassadeur britannique aussi convoqué
Lundi, la Russie a annoncé la tenue prochaine d’exercices nucléaires près de l’Ukraine, en réaction à des « menaces » proférées, selon elle, par des dirigeants occidentaux.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé qu’il s’agissait de « l’intention d’envoyer des contingents armés en Ukraine, c’est-à-dire de placer des soldats de l’Otan face à l’armée russe ».
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L’ambassadeur britannique Nigel Casey a également été convoqué lundi après des déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron « sur le droit de l’Ukraine à frapper le territoire de la Russie à l’aide d’armes britanniques ».
«Â N. Casey a été prévenu que n’importe quelle installation militaire ou équipement britannique en Ukraine et au-delà de ses frontières pourraient être pris pour cible en riposte à des frappes ukrainiennes avec des armements britanniques sur le territoire russe », avait alors indiqué le ministère russe dans un communiqué.