Accusé d'une cyberattaque contre le Royaume-Uni, Pékin dénonce une "absurdité totale"
Le gouvernement britannique soupçonne la Chine d’être à l’origine d’une cyberattaque contre son ministère de la Défense.
Le mystère autour de la cyberattaque en France signalée lundi par l’Agence française de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) s’épaissit, la société visée Centreon rejetant la faute sur un développeur tiers
Le ministère britannique de la Défense a été la cible d’une cyberattaque visant le système de paie des membres des forces armées, a indiqué mardi le gouvernement. La violation de données concerne les noms et les données bancaires de membres des forces armées en service et de certains anciens combattants, selon la télévision Sky News qui a révélé l’information et selon laquelle la Chine est derrière cette attaque.
“Le ministère de la Défense a agi très rapidement pour mettre hors ligne la base de données” ciblée par l’attaque, a confirmé Mel Stride, le ministre du Travail, sur Sky News.
Il a précisé que le ministre de la Défense Grant Shapps s’exprimerait dans la journée au Parlement sur le sujet. La cible de l’attaque n’est pas, selon Mel Stride, une base de données du ministère de la Défense mais celle d’un tiers.
Accusations rejetées
Le ministre a dit ne pas pouvoir “affirmer” que la Chine était responsable: “Il s’agit d’une hypothèse”. Pourtant, selon le député Tobias Elwood, un ex-militaire et ancien président d’une commission parlementaire de la défense, l’attaque présente toutes les caractéristiques d’une cyberattaque chinoise.
“Le fait de cibler les noms et les coordonnées bancaires du personnel renvoie à la Chine”, a-t-il affirmé sur la BBC. “Cela peut faire partie d’un plan, d’une stratégie”, a-t-il ajouté.
Fin mars, Londres et Washington ont accusé Pékin d’être derrière plusieurs cyberattaques contre leurs institutions publiques. Le vice-Premier ministre britannique Oliver Dowden a dénoncé devant le Parlement “deux cyberactions malveillantes” en 2020 et 2021, visant des parlementaires critiques de Pékin et contre la Commission électorale du Royaume-Uni.
La Chine a réagi en qualifiant mardi d'”absurdité totale” les accusations selon lesquelles Pékin se trouve derrière une cyberattaque de grande ampleur visant le ministère britannique de la Défense. “Les commentaires des hommes politiques britanniques concernés sont d’une absurdité totale”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian, ajoutant: “La Chine s’est toujours fermement opposée à tous les types de cyberattaques et les a toujours fermement réprimées”.