« Terminer la saison invaincus » : l’autre défi du Bayer Leverkusen avant sa demie de Ligue Europa
Le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso, ici contre Stuttgart le 28 avril, marque les esprits. Icon Sport
À Leverkusen, tout le monde en est conscient. Toute défaite évitée rapproche le Bayer, nouveau champion d’Allemagne, d’un exploit incommensurable : celui de terminer la saison sans avoir perdu une seule fois toutes compétitions confondues. Le compteur d’invincibilité atteint à ce jour 46 rencontres et constitue d’ores et déjà un record à l’échelle des cinq grands championnats européens. Il en reste encore 7, sur trois tableaux, pour boucler une saison parfaite. À commencer par un déplacement sur le terrain de l’AS Rome, ce jeudi (21 heures) en demi-finale aller de Ligue Europa.
Au fil des matchs, ce rêve délirant s’est mué en objectif sérieux. « Bien sûr que nous voulons terminer la saison invaincus », a d’ailleurs déclaré le maestro Xabi Alonso après le nul face à West Ham (1-1) en quart de finale retour le 18 avril, obtenu avec un but à la 89e. Depuis, le Bayer a fait encore plus fort, prolongeant sa série à la 90e + 7 contre Dortmund (1-1) et à la 90e + 6 face à Stuttgart (2-2) le week-end dernier. « Je n’ai pas vu cela souvent dans le football, c’est difficile à expliquer », avouait Alonso après cette dernière rencontre.
Son équipe a marqué 16 fois toutes compétitions confondues dans le temps additionnel, et cette récurrence ne peut être assimilée au hasard. « On a nos propres défis », souriait le milieu Granit Xhaka après le nul à Dortmund. Une preuve que la culture de la gagne – ou, en l’espèce, la haine de la défaite – de Xabi Alonso, gavé de titres (18) en tant que joueur, trouve un écho dans un effectif pourtant peu coutumier des trophées.
Pour la première fois sacré à la mi-avril, finaliste de la Coupe d’Allemagne (contre Kaiserslautern, 15e de D 2, le 25 mai) et donc demi-finaliste de C3, le club rhénan peut remporter autant de titres en une saison qu’il ne l’a réalisé en 120 ans. D’où le surnom de « Neverkusen », hérité au début du siècle lorsque le Bayer collectionnait les finales et les places d’honneur sans jamais triompher.
La Roma décidée à briser la série
Mais avant de rêver d’un deuxième titre européen, après la Coupe de l’UEFA en 1988, Leverkusen doit d’abord prendre sa revanche sur l’AS Roma, victorieuse au même stade de la compétition après une double confrontation houleuse (1-0, 0-0) la saison passée. « Ce n’est pas le même Bayer, il était moins fort, il n’avait pas cette confiance », tempère l’entraîneur romain Daniele de Rossi en conférence de presse.
Il n’empêche que la Roma, sacrée en Ligue Europa Conférence en 2022, et donc finaliste de C3 en 2023, dispose d’une expérience européenne récente plus importante, et ce même si elle a longtemps traîné comme un boulet cette étiquette d’éternelle perdante. « Ils sont conscients qu’ils peuvent gagner des titres, peut-être plus que nous, mais on peut les battre, résume De Rossi. Cela va être une belle partie d’échecs au niveau tactique. » Avec deux des meilleurs milieux défensifs des années 2000 sur chaque banc, la bataille promet.