Line Renaud « tellement heureuse » d’une prochaine loi sur la fin de vie
Line Renaud « tellement heureuse » d’une prochaine loi sur la fin de vie
Il y a vingt ans, Line Renaud a dû accompagner sa maman dans sa fin de vie très douloureuse, et cette épreuve a fait de la chanteuse une inlassable combattante en faveur d’une loi pour « l’aide active à mourir ». Alors, quand Emmanuel Macron a annoncé dimanche dans une interview conjointe à Libération et La Croix l’inscription de l’aide à mourir dans la loi avec un débat à l’Assemblée nationale ce printemps, cela a bien évidemment ravi l’actrice et chanteuse.
«Ã‚ Je suis tellement heureuse que le président de la République ait pris cette décision ! Tellement heureuse ! Quand les médecins, la famille, les proches d’un malade savent qu’il n’y a plus rien àfaire, que c’est une question de mois, et que ces derniers moments vont être une souffrance, alors il faut l’aider àmourir », a-t-elle indiqué àLibération.
Une question de dignité
L’autrice de Merci la vie !, publié en février, a précisé en quoi le terme « aider à mourir » était « vraiment le bon ». Évoquant les quatre mois qui ont précédé le décès de sa mère, Line Renaud rappelle son impuissance d’alors face aux terribles souffrances de celle-ci. « Si l’aide à mourir avait alors existé, je n’aurais jamais eu l’impression de la ?suicider?, j’aurais arrêté ses souffrances, c’est tout », constate-t-elle aujourd’hui.
Elle préfère donc ce terme à celui de « suicide assisté », qui est utilisé en Suisse. En août 2022 déjà, Line Renaud avait cosigné une tribune qui dénonçait l’introduction de la condition de « pronostic vital engagé à moyen terme » dans un projet de loi sur la fin de vie qui devait proposer une réforme de la loi du 2 février 2016, dite Claeys-Léonetti, relative aux droits des malades et à la fin de vie.
À LIRE AUSSI Line Renaud révèle ses dernières volontésQuand Line Renaud s’engage dans un combat, elle ne le fait jamais à moitié. Les malades du sida, les associations et la recherche médicale savent qu’ils peuvent compter sur son infatigable activisme. Sur ce sujet de la mort choisie, l’interprète de « Copacabana » n’a pas été moins active. Pourtant, si elle reconnaît qu’elle n’a pas ménagé ses efforts tant sur les « plateaux de télévision, dans la presse, partout », elle ne revendique pas la décision d’Emmanuel Macron d’ouvrir le débat comme étant de son fait. « Je n’ai aucune responsabilité dans ce choix. Je suis heureuse, c’est tout », commente-t-elle.
Mourir en douceur
D’ailleurs, une autre personnalité, qui réclame à cor et à cri une loi sans ambiguïté pour aider à mourir dans la dignité, a eu l’oreille du président Macron. Le chef de l’État, qui déclare avoir personnellement écrit ses propres directives anticipées sur les soins qu’il souhaite, ou non, recevoir en fin de vie, a reconnu dans son entretien de dimanche avec les deux journaux avoir été très ému par une lettre que lui a adressée Françoise Hardy, en décembre dernier. Très éprouvée par la maladie et son traitement anticancéreux, la chanteuse assurait ne pas écrire une « demande personnelle ». Line Renaud se situe, elle aussi, sur le plan des principes. « Je suis ravie que cette loi existe pour les personnes qui en ont besoin », assure-t-elle. Et avec son humour habituel, la star de 95 ans assure qu’elle « va bien » et que « Dieu merci, aujourd’hui, je n’ai pas besoin de cette aide à mourir, mais un jour peut-être? » Et de raconter ce rêve, où elle part en douceur : « Comme si on me faisait une piqûre d’anesthésie, j’aimerais mourir comme cela. »
Le sujet est loin de faire consensus, et le projet a mis du temps à avancer. L’annonce du président de la République ce dimanche a soulevé des espoirs? et une levée de boucliers. Un débat qui sera à suivre sur les bancs de l’Assemblée. Le 11 mars, le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé sur Twitter/X que le projet de loi sur la fin de vie « pourra être examiné au Parlement à compter du 27 mai ».