Sciences-po Lyon : les étudiants pro-Gaza évacués par la police, l’établissement fermé jusqu’au 12 mai
Un drapeau palestinien déroulé dans Sciences Po Lyon le 2 mai 2024, par des étudiants occupant les lieux. AFP/JEFF PACHOUD
Après une journée et une nuit d’occupation, la police est intervenue. Les étudiants de Sciences-po Lyon qui occupaient depuis jeudi matin les locaux de l’établissement ont été évacués dans la matinée par les forces de l’ordre. « Besoin de soutien maintenant à Sciences-po Lyon », écrit le compte IEP en Lutte sur Instagram, « intervention de la police contre l’occupation ».
Une cinquantaine de personnes ont tout de même été sorties de l’amphithéâtre dans lequel elles se trouvaient, entre 10 heures et 10h30. Elles ont ensuite été contrôlées dans la rue, entourées des forces de police.
« L’opération s’est déroulée (…) dans le calme, sans qu’aucune personne ne soit blessée. Au regard du contexte, la fermeture administrative de l’établissement est prolongée jusqu’au 12 mai », a annoncé dans un communiqué la direction de l’institut.
Un peu plus tôt ce matin, les étudiants mobilisés avaient appelé sur les réseaux sociaux « à ce que toutes les personnes soucieuses de la lutte de résistance du peuple palestinien nous rejoignent » mais aussi « à une assemblée générale ouverte à 11 heures pour continuer à discuter de la suite du mouvement. » Un rendez-vous qui n’aura donc pas lieu, du moins pas dans Sciences-po Lyon.
Relayer « la parole du peuple palestinien »
Vendredi matin, une des portes d’accès de l’école était barricadée par des poubelles, avec une banderole « Lyon stands with Gaza », a constaté une journaliste de l’AFP. Vers 10h30, les forces de l’ordre ont délogé sans incident les manifestants à la demande de la direction, selon la préfecture.
Dans son communiqué, la direction explique avoir proposé aux étudiants qui bloquaient l’amphithéâtre de mettre une salle à leur disposition pour continuer leurs débats « à la seule condition de ne pas occuper les locaux durant la nuit ». Face à leur refus, dit-elle, « une évacuation des lieux par les forces de l’ordre a dû être organisée afin de garantir de manière effective la sécurité des personnes et des biens ».
« Le but n’était pas d’organiser un blocage mais une occupation d’un seul amphi », ont témoigné auprès de l’AFP deux étudiantes de 20 et 21 ans. Les manifestants souhaitaient « avoir un espace où on relaie la parole du peuple palestinien » et organiser des conférences.
Un « boycott universitaire total et strict de l’État colonial israélien »
Ces militants réclament un « boycott universitaire total et strict de l’État colonial israélien » incluant notamment la fin des partenariats avec les entreprises et institutions liées à l’État hébreu. Comme à Sciences-po Paris, ils exigent une enquête sur les relations avec ces organisations.
La cheffe des députés LFI Mathilde Panot était venue leur « apporter son soutien » en fin de soirée jeudi après un meeting à Vénissieux. « Gloire à la jeunesse de ce pays qui défend notre humanité commune », avait-elle déclaré sur X.
Dans l’établissement parisien aussi d’ailleurs, une nouvelle occupation des lieux est en cours, après une rencontre jeudi avec la direction. Les étudiants pourraient également être expulsés des lieux par les forces de l’ordre dans la journée.