« Retire ce truc qui te déshonore » : Olivier Faure fustige Manon Aubry après ses accusations contre Raphaël Glucksmann
Manon Aubry s’appuie sur une étude de l’association anticorruption Transparency International de 2021, pointant les conflits d’intérêts de députés européens. LP / Olivier Corsan
Manon Aubry monte au créneau sur le sujet de la lutte anticorruption, qui agite le Parlement européen depuis le Qatargate. La tête de liste des Insoumis aux élections européennes Manon Aubry appelle dans une tribune publiée vendredi dans le journal Libération les candidats aux élections européennes à « refuser toute rémunération annexe susceptible de créer un conflit d’intérêts avec la fonction de député européen ».
« Un quart des députés européens actuels ont un emploi annexe rémunéré en plus de leurs indemnités d’élus », écrit la députée européenne, précisant que l’argent que touchent ses collègues leur est versé « notamment par des entreprises privées ou des États étrangers ». Celle qui a fait de la lutte contre la corruption au Parlement européen un des axes principaux de son mandat, s’appuie sur une étude de l’association anticorruption Transparency International de 2021.
« C’est la méthode de tous les ripoux comme Trump » de diffuser des « fake news », a dénoncé Faure
S’engageant à ce tous les candidats de sa liste refusent une « rémunération annexe susceptible de créer un conflit d’intérêts avec la fonction de député européen », , elle demande à ses adversaires « de vous engager à votre tour à refuser ces rémunérations annexes pour témoigner de votre intégrité et montrer par l’exemple que l’Union européenne peut et doit mettre un terme à la culture de la corruption et de l’impunité ». Sa proposition n’inclut pas les rémunérations qui proviennent des ventes de livres, « sauf si la maison d’édition est inscrite au registre des lobbys » précise la co-présidente du groupe de la gauche au Parlement européen.
Sur son compte X, Manon Aubry affirme que « 1/4 des députés européens sont payés par des lobbys, des entreprises ou des gouvernements en plus de leur indemnité d’élu », avec un graphique présentant plusieurs de ses adversaires politiques, dont la tête de liste des socialistes Raphaël Glucksmann et celle des macronistes, Valérie Hayer, les accusant de « s’en mettre plein les poches » .
Elle donne des fourchettes de rémunérations assez vaste, accusant Glucksmann et Hayer d’avoir touché entre 12 000 et 60 000 euros, 66 pour François Xavier-Bellamy « en plus de leur indemnité d’élu »,
Un message que le patron des socialistes Olivier Faure a qualifié de « fake news ». « C’est la méthode de tous les ripoux comme Trump. Raphaël Glucksmann n’a jamais reçu d’argent des lobbys mais des droits d’auteur, comme nombre de LFI qui vendent des livres », a-t-il répondu sur X. « Retire ce truc qui te déshonore », a-t-il ajouté à l’adresse de Manon Aubry.
Dans un message posté ce samedi matin sur X, la maison d’édition de Raphaël Glucksmann affirme que des revenus annexe « proviennent de Allary Éditions, maison d’édition indépendante où il publie tous ses essais ». Et d’ajouter que Jean-Luc Mélenchon « aussi » publie des livres, « rarement chez des indépendants », petit tacle au passage, et qu’il faut « se féliciter » qu’il « touche lui aussi des droits d’auteur ». « Cette mise au point faite, il serait grand temps pour la FI de s’occuper de la droite et de l’extrême-droite plutôt que de réserver ses boules puantes » au candidat socialiste, a enchéri Faure.
Selon leur code de conduite, les eurodéputés ont l’interdiction de s’engager « dans des activités de lobbying rémunérées qui sont en relation directe avec le processus décisionnel de l’Union ». Le Parlement européen est ébranlé depuis décembre 2022 par l’enquête dite du « Qatargate » autour de soupçons de corruption d’élus impliquant le Qatar et le Maroc.