REPORTAGE. Ouvrier voirie, Wilfried Roué construit des routes au cordeau
Wilfried Roué aime travailler en équipe : « Il y a une bonne entente. »
Chaque samedi, Ouest-France présente un métier. Ce 27 avril 2024, on rencontre Wilfried Roué au croisement de la rue de la Soubretière et de l’allée des Marronniers, à Savenay. Ouvrier voirie, il rénove les chaussées. Il met les regards des eaux usées à la cote, pose des bordures, crée des places de parking, délimite les parterres. Pour un résultat satisfaisant. Photos à l’appui.
Un bus scolaire peine à finaliser son virage, un automobiliste pressé fait crisser ses pneus. La circulation se fait mode alterné sur la rue de la Soubretière, à Savenay (Loire-Atlantique). Quatre ouvriers routiers rénovent la chaussée. Parmi eux Wilfried Roué. « En général on est plus souvent trois au sol, plus le chauffeur d’engins », précise le jeune trentenaire.
Wilfried a conservé dans son téléphone des photos de la rue avant leur passage. Pour mieux savourer le travail accompli. « Quand on arrive, ce n’est souvent pas très beau. Après, si. Ici, il y avait juste un trottoir et une large voirie. On a tout réduit pour mettre des places de parking, un trottoir de 1,80 mètre de large et un peu de verdure. » Le chantier n’est pas encore terminé et une riveraine a déjà complimenté les ouvriers.
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L’opération a démarré il y a plusieurs semaines par un rabotage de la voirie existante et l’enlèvement des anciennes bordures. Il a fallu ensuite adapter les réseaux des eaux pluviales et des eaux usées et placer bordures en granit et limes en ferraille pour délimiter les parterres. Puis poser les pavés drainants sous les futures places de stationnement et préparer les trottoirs pour l’enrobé.
Les ouvriers ont dû remettre à la cote les tampons pour les regards, les bouches à clé pour les conduites d’eau, ils s’apprêtent à présent à mettre de la terre entre les pavés, « à la pelleteuse au départ, à la main après ». Mardi, il faudra encore raboter pour que le « finisher » puisse venir appliquer l’enrobé. « Ensuite on range le chantier et c’est terminé. » Après plusieurs semaines de travaux, la rue de la Soubretière aura retrouvé une nouvelle jeunesse, et les automobilistes grincheux pourront de nouveau circuler sans contraintes.
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Des travaux paysagers aux travaux publics
Pour arriver à ce résultat, Wilfried pratique quotidiennement le râteau, la pelle et le balai. « Quand on doit mettre un regard à la cote ou poser une bordure, on utilise aussi des marteaux, des maillets, des truelles, un cordeau », complète-t-il. Il conduit parfois le dumper, sorte de grosse brouette motorisée utilisée pour transporter de la terre, des gravillons, des petits cailloux quand la zone n’est pas accessible au camion.
Wilfried travaille depuis plus de six ans dans l’entreprise Charier, à l’agence de Nozay. « J’ai démarré en tant qu’intérimaire et j’ai été embauché au bout d’un an. » Il s’était d’abord orienté en CAP Travaux paysagers, avant de se reconvertir dans les travaux publics grâce à un contrat de professionnalisation de poseur canalisateur.
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Il apprécie particulièrement le travail d’équipe – « ça fonctionne bien, il y a une bonne entente » – et le fait d’être en extérieur. « Quand il fait beau comme hier, c’est très agréable. » Quand le ciel est bas comme aujourd’hui, il met un manteau chaud, et à haute visibilité.
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