Report de la présidentielle au Sénégal : des heurts à Dakar, une meneuse de l’opposition arrêtée
Un homme marche à côté d’une barricade de pneus en feu à la suite de manifestations convoquées par les partis d’opposition à Dakar dimanche. AFP/John Wessels.
Des heurts ont éclaté dimanche après-midi à Dakar où les gendarmes sénégalais ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes venues manifester contre le report de la présidentielle annoncé la veille par le chef de l’État Macky Sall.
L’opposante et ex-Première ministre du Sénégal Aminata Touré a été arrêtée dimanche dans la capitale sénégalaise par la gendarmerie alors qu’elle participait à une manifestation, a indiqué le député d’opposition Guy Marius Sagna. Ancienne Première ministre du Sénégal nommée par le président Macky Sall puis passée à l’opposition, Aminata Touré, candidate recalée à la présidentielle, répondait à un appel pour protester contre le report sine die du scrutin.
Des hommes et des femmes de tous âges, agitant des drapeaux du Sénégal ou portant le maillot de l’équipe nationale de foot, ont convergé en début d’après-midi vers un rond-point sur un des axes routiers principaux de la capitale.
Un candidat à la présidentielle dit avoir été « brutalisé »
Les gendarmes, déployés en grand nombre, ont déclenché un tir nourri de grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser. Puis ils se sont enfoncés à pied ou en pickups dans les quartiers adjacents à la poursuite des manifestants en fuite, qui leur ont par endroits jeté des pierres.
Des jeunes scandant « Macky Sall dictateur ! » ont entrepris de dresser des barrages avec des moyens de fortune. L’un des candidats à la présidentielle, Daouda Ndiaye, a posté sur les réseaux sociaux un message où il assure avoir été « brutalisé » par les forces de l’ordre, et rapporte que certains de ses collaborateurs ont été « arrêtés ».
Le report de la présidentielle a suscité un tollé et fait craindre un accès de fièvre dans un pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, mais qui a connu différents épisodes de troubles meurtriers depuis 2021. Une manifestation est par ailleurs prévue lundi devant l’Assemblée nationale pour dire « non à un coup d’État constitutionnel », selon un message qui circule sur le réseau social X.