Relaxe du vice-président de Reconquête ! Nicolas Bay, poursuivi en diffamation par le rappeur Médine
Nicolas Bay (à gauche) et Médine (à droite). Crédit : AFP et LP/Arnaud Journois
Poursuivi en diffamation par le rappeur Médine, le vice-président exécutif du parti Reconquête !, Nicolas Bay, a été relaxé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. Le rappeur havrais avait porté plainte en juin 2021 contre Nicolas Bay pour une phrase que le député européen, alors candidat aux élections régionales en Normandie sous la bannière du Rassemblement national (RN), lui avait consacrée sur son blog. Il s’était indigné que le conseil régional sortant, conduit par le centriste Hervé Morin, ait subventionné un documentaire consacré à la vie de l’artiste, qu’il avait qualifié de « proche de la mouvance islamiste des Frères musulmans ».
«Ã‚ Si le lien fait entre Médine et la mouvance islamiste des Frères musulmans résonne comme une infamie pour lui, ce n’est qu’au prix d’une extrapolation que celui-ci peut y voir l’imputation d’un fait précis », a jugé le tribunal. Or, pour être caractérisée, la diffamation doit concerner un « fait précis, susceptible de faire l’objet d’un débat contradictoire sur la preuve de sa vérité », a rappelé le tribunal.
Les propos poursuivis relèvent « de l’opinion et du jugement de valeur » et non de la diffamation
Selon la juridiction, « la qualification d’islamiste, même par référence aux Frères musulmans, fait écho à l’un des items du programme électoral » de Nicolas Bay. Dès lors, il s’agit d’une « opinion » dont « la pertinence peut être librement discutée dans le cadre d’un débat d’idées mais dont la vérité ne saurait être prouvée », a tranché le tribunal.
Lors du procès, en mars, le ministère public avait déjà estimé que les propos poursuivis « relevaient de l’opinion et du jugement de valeur » et non de la diffamation.
Rappeur controversé, Médine, absent à l’audience, a été accusé dans le passé de prises de position « homophobes » ou d’antisémitisme. Dans un message diffusé en août sur X, il avait notamment qualifié l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de « resKHANpée ». Une expression qu’il avait ensuite regrettée, se défendant d’être antisémite.
Quant à M. Bay, également absent à l’audience, il est appelé à comparaître fin septembre devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de 26 autres prévenus, dont Marine Le Pen, pour des soupçons de détournement de fonds publics européens.